Les ministres de l’Économie, Bruno Le Maire, et de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, vont recevoir en début de semaine le PDG d’EDF, Luc Rémont, afin de mettre un point final à la réécriture du cadre de régulation de l’électricité nucléaire en France. Cette ultime réunion viendra clore une négociation de plusieurs semaines, émaillée de vives tensions. Après leur rendez-vous en début de semaine dernière, le patron du groupe public et la première ministre, Élisabeth Borne, ont à nouveau échangé vendredi sur le futur dispositif.
De source proche du dossier, l’objectif général est de parvenir à un prix moyen de l’électricité fournie par le parc nucléaire historique proche de 70 euros le MWh. C’est davantage que le prix cassé de 42 euros auquel EDF doit vendre un quart à un tiers de sa production (100 TWh) dans le cadre de la régulation actuelle (l’Arenh, accès régulé au nucléaire historique, qui existe jusqu’à la fin 2025). C’est davantage, aussi, que le prix moyen d’avant la crise énergétique. Mais c’est moins que les prix actuels, tendus par le conflit en Ukraine et le problème industriel qui a affecté la disponibilité du parc d’EDF. Luc Rémont avait évoqué, mercredi au Sénat, cet ordre de grandeur de 70 euros.
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Pour atteindre cet objectif, EDF entend proposer des offres de long terme à ses clients – y compris ses concurrents fournisseurs. Les particuliers resteront concernés par des formules de tarifs réglementés. Le système sera encadré par des outils conférant à l’État la possibilité de capter la quasi-totalité des revenus qui seraient encaissés par EDF au-delà d’un seuil de 110 euros le MWh. Le taux de ce prélèvement descendra par paliers en deçà de ce niveau de crise. Le produit sera toujours destiné à être redistribué aux consommateurs.
Les paramètres du système seront régulièrement réévalués. L’objectif est d’assurer la soutenabilité du modèle économique d’EDF. Malgré sa dette record, l’entreprise doit pouvoir porter et donc consolider sur son bilan la majorité du programme de nouveau nucléaire.