En à peine deux ans, les offres d’emplois affichées sur les devantures des cafés, commerces et consorts se sont multipliées. Certains cherchent des serveurs, d’autres des agents d’entretien ou des ouvriers qualifiés… Mais, malgré les 2,26 millions de chômeurs, ces annonces font souvent chou blanc. Au regard des économistes, ces tensions sur le marché du Travail résultent d’une inadéquation entre l’offre et la demande de compétences. Et l’une des composantes de cette mauvaise mise en relation s’explique par l’absence de mobilité des chômeurs.

Selon les études menées sur le sujet, on estime que la distance maximale qu’un demandeur d’emploi est prêt à consentir pour sa mobilité professionnelle est d’environ… 30 kilomètres (et à peine 10 dans les bassins miniers du Nord). D’où des phénomènes de manque de bras ou de surplus en fonction des différents bassins d’emploi.

Pour y remédier, Pôle emploi s’est associé à Action Logement pour développer Mobiville, un outil d’aide à la décision à la mobilité. «Ce service en ligne permet aux demandeurs d’emploi et aux salariés de choisir le territoire le plus propice à leur retour à l’emploi durable et à la construction de leur projet de vie», détaille Pôle emploi. Concrètement, la plateforme permet aux chômeurs de détecter les opportunités d’embauche en fonction des secteurs professionnels et selon les territoires, d’être accompagnés tout au long de leur projet de mobilité ou d’activer des leviers d’aide, notamment financiers.

En entrant quelques préférences personnelles sur le souhait du cadre de vie (métropole, mer, montage, etc.) et les conditions d’emploi (contrat, temps de travail, salaire…), la plateforme propose une sélection de villes qui répondent à ces critères et qui offrent de nombreuses opportunités d’embauche.

Depuis sa mise en ligne il y a un an, près de 124.000 personnes ont utilisé l’outil, et 5400 projets de mobilité auprès de personnes qui ne l’envisageaient pas auparavant ont été enclenchés. Pas de quoi faire baisser massivement le chômage, mais pour parvenir au plein-emploi, objectif qu’a fixé Emmanuel Macron pour la fin de son second quinquennat, chaque initiative est bonne à prendre.