Engagés dans des négociations tendues avec l’Assurance-maladie, les médecins libéraux poursuivent leur mobilisation. Dans une lettre adressée à Élisabeth Borne rendue publique ce vendredi et transmise au Figaro, l’intersyndicale – qui réunit notamment la Fédération des médecins de France, MG France, le Syndicat des médecins libéraux ou la Confédération des syndicats médicaux – appelle les professionnels à fermer leurs cabinets «le 14 février» prochain.

Réunies en intersyndicale ce mardi, les organisations ont identifié «des décisions bloquantes», qui conduiront à un échec des négociations en cours avec l’Assurance-maladie. L’ondam – l’Objectif national de dépenses d’assurance maladie – est ainsi jugé «bien inférieur à l’inflation», et il ne permettra pas «la mise en place de mutations indispensables en réponse aux besoins de soins de tous les Français», s’insurgent les professionnels. Les représentants s’indignent également de «nouvelles contraintes conditionnant la remise à niveau des tarifs», et appellent donc à débloquer une «enveloppe financière supplémentaire […] pour atteindre les objectifs fixés par le ministre de la Santé et de la Prévention», François Braun.

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Plusieurs mesures vont donc être mises en place pour faire pression sur le gouvernement et obtenir des avancées. La lettre cite ainsi «la grève de la PDSA» – la permanence des soins ambulatoires -, la grève administrative, ainsi que la «fermeture ciblée des cabinets médicaux et des restrictions des horaires d’ouverture en soirée ainsi que le samedi matin». En outre, les organisations, qui attendent «avec impatience» la réponse de la première ministre, appellent les médecins à fermer leurs cabinets le 14 février. Un «rassemblement unitaire» est également prévu, ce jour-là, «devant le Sénat», à Paris, pour permettre aux professionnels d’exprimer «leur colère».

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Fatiguées par trois ans de pandémie et désireux d’obtenir davantage de moyens, les blouses blanches sont engagées dans un bras de fer avec le gouvernement depuis de nombreuses semaines. Leur mobilisation a culminé en fin d’année dernière par plusieurs jours de grève, et par des manifestations. Objectif : améliorer leurs conditions de travail, et arracher une hausse du tarif minimal de la consultation. Ce mouvement social est toutefois mal perçu par une partie des acteurs institutionnels, alors que l’Hexagone reste marquée par l’épidémie de Covid-19, ainsi que par la grippe. Début janvier, le patron de l’Assurance-maladie, Thomas Fatôme, avait ainsi jugé la mobilisation «incompréhensible dans la période d’épidémies que nous connaissons». De leur côté, les grévistes soulignent leurs difficultés quotidiennes, et appellent à cor et à cri l’exécutif à répondre à leurs demandes.

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