Après plus de trois mois de discussions, l’expérimentation de la limitation de puissance électrique pour certains particuliers a enfin son décret. Le texte a finalement été publié le 30 décembre. Pour éviter un «black-out», le gouvernement et le gestionnaire du réseau d’électricité ont multiplié depuis plus d’un an les initiatives, allant de la sobriété à l’efficacité énergétique, en passant par des mesures de limitation de la consommation pour les entreprises. Désormais les particuliers aussi pourraient être concernés, si le test devait être conclusif et si besoin.
En effet, depuis 18 mois et les premières craintes quant à la capacité de la France à faire face à ses besoins en électricité, la donne a changé. La production d’électricité nucléaire d’EDF a bondi, pour passer de 279 térawattheures (TWh) en 2022 à plus de 300 TWh cette année. De plus, les niveaux des barrages hydroélectriques sont aux plus hauts. Côté consommation, les messages sur la nécessité de se montrer plus sobre et de privilégier l’efficacité énergétique ont porté leurs fruits, avec une diminution de plus de 10% entre 2022 et 2023. Enfin, les températures clémentes contribuent à limiter la consommation. Même si des semaines plus fraîches pourraient changer la donne.
Si toutes les mesures existantes ne suffisaient pas, les particuliers pourraient donc voir leur accès à l’électricité limité, avec une puissance d’au moins 3 kilovoltampères (kVA), de quoi allumer une ampoule, un radiateur électrique et recharger un smartphone. Pour chaque client, la durée de cette limitation n’excédera pas deux heures consécutives. «Le gestionnaire du réseau public de distribution d’électricité n’applique pas la limitation de soutirage aux points de livraison des clients résidentiels identifiés comme patients à haut risque vital», précise le décret. Les particuliers seront informés par voie postale et leurs fournisseurs par e-mail. Ce décret s’accompagne d’un arrêté délimitant le périmètre de l’expérimentation au seul département du Puy-de-Dôme.