Les professionnels de l’hôtellerie ont redit mardi leur opposition au triplement de la taxe de séjour sur les nuits d’hôtel en Île-de-France, prévue dans le projet de budget 2024 qui doit être adopté définitivement cette semaine par 49.3. Mardi, l’Umih, premier syndicat patronal de l’hôtellerie-restauration, et le GNC (groupement des chaînes hôtelières) ont déploré «des négociations en trompe-l’œil que ce soit entre Île-de-France Mobilités et le gouvernement ou entre le gouvernement et les organisations professionnelles».
Les deux organisations regrettent «encore un coup dur pour la compétitivité de notre secteur et pour l’image de la France, à l’heure où tous les projecteurs sont braqués sur Paris 2024». La taxe de séjour à Paris varie actuellement de 0,25 euro pour les campings modestes à 5 euros pour les palaces, par nuit et par personne. La hausse de 200% de la taxe servira à financer les transports publics. La nouvelle taxe «va représenter une collecte annuelle de 423 millions d’euros, bien au-dessus du besoin de financement de 200 millions d’euros indiqué par Île-de-France Mobilités (IDFM) et le gouvernement», ont dénoncé les syndicats, assurant avoir proposé des scénarios alternatifs «rejetés les uns après les autres».
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Mêmes reproches du côté de l’autre syndicat patronal du secteur, le GHR, qui dénonce une «taxe Pécresse», «très mauvais coup porté à la compétitivité des hôtels parisiens et franciliens», malgré des «réunions de travail entre le GHR et le gouvernement qui avaient permis de proposer une solution alternative». «Le triplement de la taxe de séjour va conduire certains hôtels comme ceux classés 1, 2 ou 3 étoiles qui pratiquent des prix inférieurs à 100 euros, à collecter autant de taxes de séjour que de TVA. Une aberration», déplore Catherine Quérard, présidente du GHR.
«Alors que les pouvoirs publics craignent une augmentation des prix dans l’hôtellerie, ils font exploser les taxes. Et après, ils viendront nous en rendre coupables», s’emporte la professionnelle. Le GHR, qui prévient qu’il sera «extrêmement vigilant» sur «la contribution des meublés de tourisme qui doivent être assujettis à cette taxe», demande en outre à entrer au conseil d’administration d’IDFM «au titre des entreprises». Le GHR «prend soin de rappeler qu’aucun représentant des entreprises ne siège au conseil d’administration alors qu’elles contribuent pour plus de la moitié à son budget».