La semaine de quatre jours pourrait-elle changer la donne et fidéliser les salariés de la RATP ? Pour mieux répondre aux attentes de ses employés actuels et en attirer de nouveaux, l’entreprise a travaillé pendant un an avec les organisations syndicales sur la qualité de vie et les conditions de travail. «Notre turnover est très faible avec environ 1000 démissions par an – sur 45.000 au sein de la maison mère, l’Epic. Il est inférieur à celui de l’ensemble du marché mais il a tendance à augmenter et nous avons décidé de travailler sur ce sujet », explique Jean Aghulon, le DRH de la RATP.
L’accord signé par trois organisations syndicales représentatives (FO, CFE CGC, Unsa) pour trois ans porte d’abord sur une expérimentation de la semaine de quatre jours. Depuis le 18 janvier, 170 volontaires des lignes de métro 5,7,9 et du RER B, testent une nouvelle organisation du travail. Les agents de gare et de station ainsi que les contrôleurs, dont le rythme de travail est habituellement de cinq ou six jours de travail suivis de trois jours ou deux jours de repos sur des cycles de 42 jours, passent à quatre jours travaillés suivis de deux jours de repos. « Dans ce cadre-là, nous n’augmentons pas la durée journalière de travail», précise Mireille Majerczyk , directrice des services et espaces multimodaux (SEM). Les agents de maîtrise et de contrôle peuvent enchaîner 4 jours de travail et 3 jours de repos. La durée de travail journalière passant alors de 7h15 à 8H30. Ils peuvent aussi opter pour la première formule sans augmentation de la durée de travail.
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Un premier bilan de cette expérimentation devrait être dressé en mai pour décider de la prolonger jusqu’en octobre ou de l’étendre à d’autres services. À terme, si ce rythme de travail était retenu, il pourrait concerner 5000 agents de la RATP. L’accord signé par les trois organisations syndicales porte aussi sur le logement des salariés dont le domicile en région parisienne est parfois très éloigné de leur lieu de travail. La RATP a prévu de faciliter l’accès au logement social à 860 familles en 2024 et de porter ce nombre à 1200 familles en 2027. Le nombre de places en crèche à proximité du domicile doit aussi être doublé, passant de 40 à 70 places pour les salariés parents de jeunes enfants qui travaillent le samedi, le dimanche et les jours fériés. Par ailleurs, les locaux dédiés aux salariés d’une dizaine de terminus doivent être rénovés. Autre mesure portant cette fois sur la pénibilité dans les ateliers de maintenance, des exosquelettes doivent être déployés pour prévenir les accidents du travail.
Enfin, la RATP met en place des programmes de formation pour les managers de proximité afin d’améliorer le dialogue social. La direction note aussi qu’elle doit être plus « inclusive à l’égard des femmes ». Sur les 45.000 salariés de l’Epic, environ 20% sont des femmes. Des actions contre le harcèlement, la violence et les discriminations doivent également être généralisées.