La maire PS de Paris Anne Hidalgo «ne donnera pas suite» à la demande de la préfecture de police de réquisitionner les éboueurs de la ville pour limiter les effets de leur grève contre la réforme des retraites, écrit-elle dans un courrier transmis à l’AFP.

Alors que les poubelles continuent de s’accumuler dans la capitale au dixième jour de la grève, avec 7600 tonnes non ramassées, le gouvernement et la mairie, qui soutient le mouvement social, se renvoient la responsabilité de cette situation «catastrophique» selon la mairie.

Au Sénat, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a affirmé que si la mairie ne procédait pas à des réquisitions, le préfet de police de Paris procéderait à des réquisitions «ce soir ou au plus tard demain», car c’est une «question de salubrité publique». «Il est paradoxal que l’État demande aux collectivités territoriales de régler un problème qu’il a lui-même créé alors que la réquisition est, de droit, une compétence de l’État», écrit Anne Hidalgo au préfet de police Laurent Nunez.

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«La revendication des éboueurs de la Ville de Paris, qui souhaitent légitimement ne pas travailler deux ans de plus, et qui se mobilisent pour s’y opposer, est juste», estime l’élue socialiste. «La seule réponse susceptible d’apaiser le climat actuel est d’engager le dialogue social plutôt que de livrer une épreuve de force en procédant aux réquisitions que vous appelez de vos vœux», ajoute-t-elle.