Une ancienne DRH de Vinci Autoroutes a été condamnée ce lundi à six mois de prison avec sursis, sans inscription sur le casier judiciaire, devant le tribunal de Brive-la-Gaillarde (Corrèze) après avoir fiché 180 salariés de son groupe de la région Centre-Auvergne. Dans le détail, des annotations négatives comme «fainéante, mytho, enfant gâtée» ont été retrouvées dans des tableaux, indique France Bleu Gironde. «Élu syndical pas possible de le licencier, suspicion d’alcoolisme, hygiène de vie pas bonne», était également marqué dans ses notes.

Trois ans après le scandale révélé par Mediapart, cette DRH, remplacée depuis, a comparu ce 2 octobre, dans une procédure de plaider-coupable, en voulant éviter un procès public. «Quand on voit le nombre de personnes qui sont concernées par ce fichier, quand on voit la tenue des appréciations, c’est impressionnant. C’est dégradant humainement, personnellement à tout point de vue», a considéré Maître François Ruffié, avocat des salariés girondins.

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Lequel veut même aller plus loin, et attaquer Vinci : «C’est assez peu moral que ce soit elle qui assume seule tous ces dommages et intérêts, il semblerait normal que son employeur mette la main à la poche.» De quoi laisser penser que le groupe était au courant, ou aurait même encouragé la DHR à agir de la sorte. «Les salariés considèrent qu’elle ne l’a pas fait de son propre chef, mais sur instruction ou au moins au service de son employeur, Vinci», a ajouté Maître François Ruffié.