C’est une consécration pour la stratégie menée depuis des années par l’émetteur du Ticket Restaurant. Cette ex-filiale d’Accor est cotée en Bourse depuis 2010. Elle vient de faire son entrée au CAC 40. Déjà membre du CAC 40 ESG depuis septembre 2022, la valeur était pressentie depuis un moment pour intégrer l’indice phare de la Bourse de Paris.
«Si ça n’était pas arrivé, la vie aurait continué, lance Bertrand Dumazy, PDG d’Edenred. Intégrer le CAC 40 est une fierté pour Edenred et ses 12.000 collaborateurs. C’est aussi un motif de fierté pour la France. Le titre-restaurant est une idée française, qui a irrigué le monde entier. Même si nous ne réalisons plus que 16% du chiffre d’affaires dans l’Hexagone, Edenred est une «success story» française. Notre histoire est celle d’un développement international et d’une digitalisation heureuse».
Encore aujourd’hui, Edenred est surtout connu pour son Ticket Restaurant. L’entreprise a pourtant étoffé son offre à bien d’autres services ces dernières années, au point que son produit phare ne représente plus que 44% du chiffre d’affaires.
Présent dans 45 pays, Edenred a misé sur trois grandes lignes de produits : les avantages aux salariés (Ticket Restaurant, carte-cadeau Kadéos, prise en charge de frais dans le cadre du télétravail…), les solutions de mobilité professionnelle (Ticket Mobilité pour les péages, le carburant, les parkings…) et les paiements interentreprises. Une stratégie gagnante.
Revendiquant une position de leader dans la plupart de ses activités, l’ex-Accor Services compte désormais 52 millions d’utilisateurs, via 1 million d’entreprises clientes et 2 millions de commerçants et restaurateurs. Depuis 2016 (année d’arrivée de Bertrand Dumazy à la tête du groupe), le chiffre d’affaires a été multiplié par deux, à 2 milliards d’euros. Le résultat net a lui aussi doublé, tandis que la capitalisation boursière a été multipliée par près de quatre, à plus de 15 milliards d’euros. C’est pratiquement autant que Sodexo, qui vient de se couper en deux, pour à son tour mieux valoriser son activité d’avantages et récompenses aux salariés. C’est aussi bien plus que son ancienne maison mère Accor, qui vaut 8,6 milliards d’euros en Bourse.
«D’une entreprise qui émettait du papier, nous sommes devenus une entreprise digitale, ajoute Bertrand Dumazy. Edenred a su s’adapter à un monde qui change. Nous avons été pionniers dans l’arrivée de la carte et maintenant dans le paiement mobile».
La dernière acquisition d’Edenred -la plus grosse de son histoire- en est l’illustration même. Pour 1,3 milliard d’euros, le groupe vient de racheter la start-up britannique Reward Gateway, qui a développé une plateforme de services aux entreprises qui recrutent et cherchent à motiver leurs équipes (réductions sur des loisirs et des salles de sport, récompenses en chèques cadeaux, assistance psychologique…).
En étant membre du CAC 40, Edenred entre en pleine lumière. Le début d’une nouvelle aventure. «La contrainte crée le talent. Nous aurons à cœur de faire encore mieux», promet Bertrand Dumazy.
