Les syndicats d’EDF se mobilisent toute cette semaine sur les salaires via des assemblées générales dans les centrales de production. Ils comptent annoncer jeudi une date pour une journée nationale d’action, après l’échec des négociations sur le sujet avec la direction du groupe. Les quatre syndicats représentatifs d’EDF (CFE-Energie, CGT, CFDT, FO) ont refusé de signer lundi 8 janvier l’accord proposé par la direction et ont déposé un préavis de grève qui court à compter de ce lundi.

Individuellement, chaque site qui le souhaite peut organiser sa mobilisation, «mais on aura une journée de mobilisation nationale qui sera annoncée jeudi», a indiqué Amélie Henri, secrétaire nationale de la CFE-CGC, premier syndicat du groupe. Dès lundi, la centrale de Cruas, en Ardèche, connaissait un mouvement de grève, avec un blocage des activités de maintenance, selon la CGT. À l’automne 2022, une grève avait entraîné des retards dans le calendrier de travaux de centrales nucléaires françaises, et avait fait craindre des pénuries, en pleine crise énergétique européenne.

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La situation est toutefois sensiblement différente cet hiver : alors que l’an dernier, de nombreuses centrales devaient procéder à des travaux en raison d’un phénomène de corrosion sous contrainte dans leurs circuits de refroidissement, la capacité disponible du parc nucléaire a augmenté et atteint maintenant 84,59% grâce aux travaux menés, un taux plus atteint depuis janvier 2021, selon des données publiques extraites lundi par l’AFP. La grève nationale, si elle devait avoir lieu, n’aurait pas d’incidence pour le grand public, le droit de grève étant très encadré dans le secteur, et se ferait principalement sentir sur les finances de l’entreprise, selon une source syndicale.

«Au total, les augmentations générales et individuelles pour EDF SA conduisent à une progression moyenne de 4,14% des salaires pour l’année 2024», a affirmé la direction. Elles se décomposent de la façon suivante : une augmentation générale de 2% pour tous les salariés de l’entreprise, au niveau de la branche, une progression à l’ancienneté de 0,64% en moyenne et un niveau d’augmentations individuelles de 1,5%. Sur ce dernier point, la CFE-CGC réclamait 4%, la CGT le même niveau d’augmentations que l’an dernier, soit 2,3%. La direction a souligné le «contexte complexe d’endettement élevé du groupe», rappelant qu’il s’élève «à plus de 64 milliards d’euros», ainsi que les «forts besoins d’investissements» nécessités notamment par la relance du nucléaire.