Alors que les prix de l’électricité n’ont jamais été aussi volatils, la question des coûts de production d’EDF fait l’objet d’âpres discussions. Le gouvernement a mandaté la Commission de régulation de l’énergie (CRE) sur le sujet. Le coût complet s’établit à 60,70 euros du mégawattheure (MWh), pour le nucléaire pour la période 2026-2030, bien au-dessus des 42 euros de l’Arenh (Accès régulé à l’électricité nucléaire historique ), mécanisme qui prend fin en 2025.

L’estimation de la CRE ne prend pas en compte le financement du nouveau programme nucléaire portant sur la construction d’au moins six réacteurs. Pour la suite, deux logiques s’affrontent. Le gouvernement prêche en faveur d’un prix directement lié au coût de production, augmenté d’une marge (pour la rémunération du capital, pour financer les investissements à venir…).

Quand EDF serait davantage en faveur d’un prix de marché, dépendant de l’offre et la demande. Ce prix serait plus volatil mais pourrait être parfois supérieur et parfois inférieur. «Les industriels pourraient être tentés d’utiliser ce coût de référence pour négocier au plus proche les prix de leurs contrats à long terme avec EDF», explique Emmanuel Fages, associé senior au cabinet de conseil Roland Berger.

Dans son dernier bilan prospectif, le gestionnaire du réseau de transport estime le coût du mégawattheure de tous types de production à 80 euros sur la période 2025-2026. Il pourrait ensuite évoluer dans une fourchette comprise entre 70 et 75 euros, jusqu’à la fin de la décennie. Cette baisse est liée au fait que les moyens de production d’électricité renouvelable qui arrivent sur le marché sont plus compétitifs que ceux qui sont actuellement en fonctionnement. Les coûts de production des panneaux solaires et des éoliennes ont fortement baissé.