Après la nourriture, les vêtements vont aussi avoir leur écoscore. Cet affichage, destiné à prendre conscience de l’impact écologique des achats, sera, après plusieurs retards, mis sur les rails cette semaine avec la présentation d’un premier simulateur de calcul.
Baptisé «Ecobalyse», cet outil développé en partenariat avec l’Ademe «permettra aux entreprises et professionnels du secteur d’obtenir facilement et gratuitement le coût environnemental de leur produit, mais aussi aux citoyens de consulter les impacts environnementaux des vêtements qu’ils achètent», indique le gouvernement dans un communiqué.
La méthode de calcul et le calendrier de lancement de cet écoscore textile devraient être précisés mercredi par le gouvernement. Initiative française, ce nouvel étiquetage est destiné à «enrichir» le projet européen d’affichage environnemental harmonisé pour les textiles dans le but d’aider les entreprises des pays membres à le calculer.
En France, 3,3 milliards de vêtements, chaussures et pièces de linge de maison ont été mis sur le marché en 2022, contre 2,8 en 2021. Professionnels, ONG et société civile plaident pour une régulation du secteur. En 2023, le ministère de la Transition écologique indiquait sur son site internet que l’industrie textile générait «plus de gaz à effet de serre que les vols internationaux et le trafic maritime réunis, et consomm(ait) 4% de l’eau potable du monde». En 2050, elle représentera 26% des gaz à effet de serre, si les tendances de consommation et de production restent similaire.
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Ce «planet-score des vêtements» se matérialisera sous forme d’un affichage en points. Ces derniers seront attribués en fonction de différents critères: la consommation d’eau, la durabilité physique des textiles, l’utilisation de pesticides et de produits chimiques, les rejets de microplastiques et l’impact de la fast fashion (volumes et rotation des collections).
Toute la question sera de savoir quel(s) critère(s) l’emporteront dans la méthode de calcul. D’un point de vue environnemental qui d’un T-shirt en acrylique (dérivé du pétrole) produit en Chine ou d’un pull en laine fabriqué en France en consommant beaucoup d’eau obtiendra le meilleur score ? Les professionnels du secteur se montrent divisés, et avant même sa mise en place l’affichage environnemental fait déjà débat. Après plusieurs expérimentations en 2022, il devait à l’origine être obligatoire dès cette année. Il ne devrait finalement être que «volontaire» et véritablement mis en place au mieux au premier semestre 2025.