Le temps du télétravail est-il définitivement révolu ? Chez Amazon, il semblerait que oui. Selon le média Insider, le géant du commerce en ligne américain continue la mise en place d’une politique stricte de retour au bureau pour ses salariés. Il autorise désormais ses managers à licencier les salariés qui ne viennent pas dans les locaux au moins trois jours par semaine. Une information qu’Insider aurait obtenue en consultant les nouvelles directives communiquées en interne aux managers du groupe.
L’entreprise a annoncé en février dernier cette obligation de présence aux bureaux trois jours minimum par semaine. Cette décision a suscité la controverse : près de 30.000 employés ont signé une pétition pour s’opposer à ces nouvelles règles. Beaucoup ont expliqué avoir été embauchés pendant la pandémie en tant que travailleurs à distance et ne pas comprendre ce revirement de politique.
Mais rien n’y a fait. En juillet, le groupe a même demandé à ses employés à distance de s’installer près des sites d’Amazon où travaillent leurs équipes. Pour ceux refusant de déménager, un «pack de démission volontaire» était proposé. À la rentrée, Amazon a commencé à envoyer des relevés de présence individuels à chaque salarié. Une surveillance justifiée par son porte-parole, Rob Munoz, auprès d’Insider : « C’est une façon d’avoir plus d’énergie, de connexion et de collaboration avec les majorités de nos employés présents aux bureaux plus fréquemment». Ce dernier a aussi indiqué «que les exceptions au retour au bureau seront traitées au cas par cas».
Les nouvelles directives prévoient un protocole précis pour les salariés qui feraient de la résistance. Concrètement, les managers sont tenus de suivre trois étapes. Dans un premier temps, ils doivent avoir une réunion avec l’employé qui ne respecterait pas les consignes de retour au bureau. D’après Insider, l’entreprise les encourage à adopter une attitude positive. « Les cadres doivent insister sur le fait que travailler ensemble au même endroit favorise la croissance et le développement individuel», détaille Insider.
Si le salarié refuse toujours de venir, le responsable doit organiser d’autres entretiens et, si nécessaire, prendre des mesures disciplinaires pouvant aller jusqu’au licenciement. Les managers des pays autres que les États-Unis sont invités à consulter leur service des ressources humaines «car le modèle d’application de cette politique varie selon les pays», rappelle Amazon. Le fait de donner aux cadres la possibilité de licencier les salariés qui ne respectent pas ces nouvelles règles est l’une des mesures la plus drastique prise par Amazon. Loin d’être le seul à adopter de telles mesures, les géants de la tech sont nombreux à imposer des jours de présence à leurs salariés…jusqu’à l’éditeur du logiciel de visioconférence Zoom. Symbole du télétravail pendant le Covid, l’entreprise impose désormais à ses employés vivant à moins de 80 kilomètres de l’un de ses sites de se présenter dans les bureaux deux jours par semaine.