C’est une pierre dans le jardin de Thierry Breton. Alors que le commissaire européen au Marché intérieur a salué vendredi l’accord «historique» venu réguler l’intelligence artificielle (IA), et qui doit favoriser son innovation en Europe, tout en limitant leurs possibles dérives, le président de la République a lui sérieusement dénoncé ce texte. «Ce n’est pas une bonne idée», a-t-il ainsi lâché ce lundi, lors de l’annonce des nouveaux axes de développement pour le plan d’investissements France 2030 dédié à l’innovation à Toulouse.
Emmanuel Macron a indiqué, à cette occasion, que, si l’accord européen va «consolider un modèle français de la régulation», celui-ci fait «que nous serons le premier endroit au monde où sur les modèles dits fondationnels d’IA, on va beaucoup plus réguler que les autres». Le chef de l’État a donc appelé à «évaluer» la mise en place de cet accord dans les prochains mois. «Si on perd des leaders ou des pionniers à cause de ça, il faudra y revenir», a-t-il prévenu.
À lire aussiDécarbonation, fusion nucléaire, IA… Macron dévoile les nouveaux objectifs de France 2030 pour aller «plus vite et plus fort»
Avant de rappeler son scepticisme : «Sur l’IA, la France est sans doute le premier pays en termes d’IA, au coude-à-coude avec les Britanniques. Eux n’auront pas cette régulation sur les modèles fondationnels. On est très loin des Chinois et des Américains», a-t-il encore tancé. Pour Emmanuel Macron, la régulation vient surtout trop tôt : «On peut décider de réguler beaucoup plus vite et beaucoup plus fort que nos grands compétiteurs. Mais on régulera des choses qu’on ne produira plus ou qu’on n’inventera pas.» «Ce n’est jamais une bonne idée et donc il faut qu’on soit toujours à la bonne vitesse et en tout cas au bon rythme.»