On n’avait plus vu cela depuis plus de dix ans. Pour la première fois depuis 2013, les épargnants ont investi 3,5 milliards d’euros (dépôts moins retraits) en mars dans leurs contrats d’assurance-vie, relève la fédération professionnelle France Assureurs. Un montant supérieur aux 2,44 milliards d’euros placés en mars sur le livret A et le livret de développement durable et solidaire (LDDS). « Tous les signaux sont au vert », s’est félicité Paul Esmein, le nouveau directeur général de France Assureurs.

Fait marquant, les efforts des assureurs pour doper le rendement de leurs fonds en euros (2,5% en moyenne en 2023 après 1,9% en 2022) commencent à porter leurs fruits. Pour la première fois depuis novembre 2021, ces fonds ont enregistré une collecte nette positive, attirant 800 millions d’euros d’épargne en mars. « La popularité des fonds en euros reste forte en raison de la garantie en capital qu’ils offrent », pointe Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne.

L’année 2024 s’annonce sous de très bons auspices pour l’assurance-vie. Entre janvier et mars, ce placement phare a déjà collecté 9,3 milliards d’euros (dépôts moins retraits), légèrement plus que les 9 milliards d’euros engrangés par les livrets A et les LDDS. « L’assurance-vie devrait continuer sur sa lancée, prévoit Philippe Crevel. Les ménages disposent d’importantes liquidités. Et la diminution des taux pratiqués sur les contrats à terme devrait jouer en faveur des fonds euros. » L’encours de l’assurance-vie s’approche désormais des 2000 milliards d’euros (1965 milliards d’euros fin mars).