Si le «rétrofit» demeure une pratique encore confidentielle, le gouvernement croit beaucoup à cette solution pour réduire les émissions polluantes du secteur des transports. Il vient ainsi de publier mardi trois arrêtés au Journal Officiel, qui doivent permettre «un déploiement plus massif du rétrofit». Mais qu’est ce que le rétrofit ? Il s’agit d’une opération technique, autorisée en France depuis 2020, consistant à transformer la motorisation d’un véhicule thermique, pour en faire un véhicule électrique, hybride ou à hydrogène.
Les trois arrêtés publiés entrent dans le cadre du plan d’action national en faveur du rétrofit, présenté par l’exécutif au printemps dernier. Et ils visent plus particulièrement à «faciliter les procédures d’homologation, à la demande des professionnels». «L’homologation est le grand frein du rétrofit, car cela coûte cher et il y a énormément de délais», relevait Denis Benita, ingénieur transport à l’Ademe, dans nos colonnes le mois dernier. Un kit unique de conversion doit en effet être conçu et homologué pour chaque type de véhicule avant qu’il puisse être rétrofité.
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Dans le détail, l’un des arrêtés autorise désormais le rétrofit de véhicules dits «spéciaux» : dépanneuses, camping-cars, véhicules accessibles aux personnes en fauteuils roulants, grues mobiles… Un autre concerne spécifiquement le rétrofit autre qu’électrique : les véhicules rétrofités GNV ou GPL, rétrofit hybride ou hybride rechargeable, ou encore hydrogène thermique, sont désormais dispensés d’avis technique du constructeur si les véhicules sont âgés de plus de cinq ans. Cette règle était déjà en vigueur pour les véhicules rétrofités 100% électriques. Enfin, pour les véhicules utilitaires lourds, «l’installation d’un système de dépollution efficace atteignant le niveau de dépollution Euro VI permettra de prétendre à un certificat Crit’Air 2», explique le ministère de la Transition énergétique dans un communiqué.
«Avec ces trois arrêtés, nous facilitons les procédures d’homologation en incluant de nouveaux véhicules dans le périmètre afin d’accélérer le développement de la filière», se félicite la ministre Agnès Pannier-Runacher, estimant que «le rétrofit est particulièrement adapté pour certains usages fréquents qui ne nécessitent pas une autonomie importante, comme les voitures citadines, mais également les véhicules utilitaires légers ou encore certains véhicules lourds». L’autonomie des véhicules rétrofités étant en effet inférieure à celle des véhicules électriques neufs. Du côté des professionnels du secteur, on applaudit ces mesures. «Grâce à ces trois arrêtés, l’activité des industriels du rétrofit en sera facilitée et cette filière naissante pourra accélérer son développement», promet déjà le ministre délégué chargé de l’Industrie Roland Lescure.