Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire s’est dit jeudi favorable à un abaissement de la durée d’indemnisation chômage des plus de 55 ans pour l’aligner sur celles des autres chômeurs, une des mesures à prendre selon lui pour atteindre le plein-emploi. Il a relevé sur Franceinfo une indemnisation de «27 mois» pour les plus de 55 ans, contre «18 mois» pour les chômeurs plus jeunes, une façon selon lui «de mettre à la retraite de manière anticipée les plus de 55 ans».

Pour lui, «si on ne secoue pas les puces, il n’y aura pas 5% de taux de chômage» en fin de quinquennat (contre 7,4% aujourd’hui), objectif qui représente le plein-emploi. «Quelque chose cloche dans le modèle social français» qui empêche d’y parvenir, selon lui. «Un des moyens passe par l’emploi des seniors», a affirmé le ministre. «Est-ce qu’ils vaudraient moins, les plus de 55 ans? Je ne vois aucune raison pour qu’il y ait une durée d’indemnisation plus longue, c’est une hypocrisie totale, une façon de les mettre à la retraite de manière anticipée», a-t-il assuré.

Il a rappelé que le taux d’emploi des seniors était inférieur «de dix points» en France au taux d’emploi général de 68%. «Moi, le message que j’ai envie de leur envoyer, c’est “on a besoin de vous, on a besoin de votre expérience”», a ajouté Bruno Le Maire. Il a dit «poser le débat» d’un abaissement de la durée d’indemnisation des seniors «avec la détermination totale de parvenir à ces 5% de taux de chômage que nous n’avons pas atteints depuis un demi-siècle en France». Il a par ailleurs jugé «perfectible» l’accord sur l’assurance-chômage signé la semaine dernière par les partenaires sociaux, notamment sur cette question des seniors.

Le ministre de l’Économie a aussi critiqué les mesures de financement qui figurent dans l’accord, avec «des dépenses certaines», comme des réductions de cotisations, palliées par «des économies improbables». L’accord propose notamment «de faire des économies sur la création d’entreprises», a noté Bruno Le Maire, jugeant «l’idée un peu baroque parce qu’on a besoin de créer des entreprises, et l’économie chiffrée à près de 900 millions d’euros me paraît très improbable». «Sur le volet financier, on peut émettre légitiment des doutes, j’ai eu l’occasion de m’en expliquer avec le président du Medef», a conclu le ministre.