Il aura fallu attendre plus de deux semaines après les attaques du Hamas contre Israël pour qu’Emmanuel Macron se décide à se rendre dans la région. Une semaine après la plupart de ses homologues occidentaux, le président de la République a effectué cette semaine une tournée au Proche-Orient, entamée par un déplacement en Israël. Après l’État hébreu, le chef de l’État a fait étape en Cisjordanie, en Jordanie, puis en Égypte. Si une majorité de Français (55%) estime que cette visite était nécessaire et importante, une partie du pays doute toutefois de son impact réel sur la situation. Selon un sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro, seul un tiers des sondés (32%) juge que le locataire de l’Élysée peut jouer un rôle dans le conflit, et 65% persistent à penser que la voix de la France porte peu dans la région. Près des trois quarts (72%) vont même jusqu’à affirmer que les prises de position du locataire de l’Élysée n’auront aucun impact sur la guerre entre Israël et le Hamas.
En outre, alors qu’une crainte de l’importation du conflit israélo-palestinien pèse sur la France, 71% des Français jugent que la politique étrangère d’Emmanuel Macron ne limitera pas ce risque. À la recherche d’une position d’équilibre, le chef de l’État a ainsi d’abord tenu à rappeler, aux côtés de Benjamin Netanyahou, sa «solidarité» vis-à-vis d’Israël, au point de laisser entendre que la coalition internationale anti-Daesh pourrait s’étendre à la lutte contre le Hamas – une proposition controversée sur la scène internationale, mais plébiscitée par 60% des Français. Auprès de Mahmoud Abbas, le président de la République a ensuite plaidé pour la relance d’un «processus politique avec les Palestiniens».
Un discours qui n’a convaincu qu’un quart des Français (26%), tandis que 30% d’entre eux estiment que l’Élysée a globalement plutôt soutenu Israël. Même l’affirmation d’un «droit légitime des Palestiniens à disposer d’un territoire et d’un État» n’a pas suffi pour que l’opinion publique y voie une défense des droits des Palestiniens (5%). Sans surprise, les sympathisants de Renaissance sont les plus nombreux à louer la pondération d’Emmanuel Macron (57%), tandis que 62% des électeurs de La France Insoumise (LFI) jugent que ses propos ont été pro-israéliens.
En déclarant que «la sécurité d’Israël et la stabilité de la région» ne pouvaient pas être durables sans une reconnaissance du «droit légitime des Palestiniens à disposer d’un État», Emmanuel Macron a toutefois recueilli 75% de bonnes opinions. Une proportion semblable de Français s’est rangée derrière le chef de l’État (73%) quand celui-ci a appelé à ne pas «prendre pour cible les civils, ni à Gaza, ni nulle part», en accord avec le «droit de la guerre». Ce, alors que l’armée israélienne Tsahal semble se diriger chaque jour un peu plus vers une opération terrestre dans la bande de Gaza.