Les fédérations anglaises de rugby à XIII et rugby à XV ont annoncé vendredi qu’elles interdiront dès la saison prochaine aux joueuses transgenres nées de sexe masculin de prendre part aux compétitions féminines. Les règlements ont été modifiés afin que seules les joueuses nées de sexe féminin puissent à participer à ces rencontres.

Les deux fédérations britanniques ont avancé «des éléments scientifiques» pour justifier des mesures qui, selon elles, ont été prises pour des raisons de sécurité. La Fédération du jeu à XV (RFU) indique dans un communiqué que «la recherche a fourni des preuves que les différences physiques entre les joueurs nés de sexe masculin et féminin et que les avantages en termes de force, d’endurance et de physique apportés par la testostérone et la puberté masculine sont significatifs et conservés même après la suppression de la testostérone». Le conseil de la RFU a approuvé le nouveau règlement par une faible marge de 33 voix pour contre 26 contre, avec deux abstentions.

Le président de la RFU, Jeff Blackett, tout en insistant sur le fait que l’inclusion était au «cœur des valeurs du rugby» et que son organisation continuerait à travailler pour démontrer «qu’il y a une place pour tout le monde dans notre jeu», a ajouté: «nous savons que beaucoup seront déçus par cette décision, cependant, elle a été basée sur toutes les preuves scientifiques disponibles».

Le conseil d’administration de la Rugby Football League, responsable du jeu à XIII, a également approuvé cette nouvelle politique, qui entrera en vigueur en août et sera révisée en novembre 2024.

Les annonces faites vendredi par ces deux autorités du rugby font suite à des décisions similaires dans d’autres sports. Le mois dernier, la Fédération internationale de natation (Fina) avait décidé que toute athlète ayant connu la puberté masculine serait exclue de ses épreuves féminines d’élite. Début juillet, la fédération britannique de triathlon avait elle aussi annoncé que les femmes transgenres nées hommes ne seraient pas en mesure de concourir face à des athlètes nées femmes, mais pourraient participer à une nouvelle catégorie ouverte.

Ces différentes décisions sont intervenues après un commentaire de la secrétaire britannique à la Culture, Nadine Dorries, qui a déclaré qu’il était «intrinsèquement injuste» de permettre aux athlètes nés de sexe masculin de concourir dans des catégories féminines et que le sport avait «esquivé» la question pendant trop longtemps.