Après la polémique créée par la branche énergie de la CGT, qui a menacé lundi de couper le courant aux élus soutenant la réforme des retraites, Philippe Martinez a tenté de défendre ses ouailles mercredi. «C’est d’abord et avant tout un cri de colère, d’une profession souvent mise à l’index, et que vous retrouvez en haut des pylônes quand il y a des tempêtes», a estimé le secrétaire général cégétiste sur France 2. «C’est une symbolique de la colère», a-t-il répété quelques minutes plus tard.
En revanche, plutôt que de cibler les permanences d’élus, Philippe Martinez a dit «suggérer» aux agents de la CGT des mines et de l’énergie (FNME-CGT) «d’aller voir les belles propriétés et les beaux châteaux des milliardaires». «Ça serait bien qu’on leur coupe l’électricité pour qu’ils puissent se mettre dans la peau quelques jours des millions de foyers français qui sont en précarité énergétique, qui ne peuvent pas payer leur facture, et en ce moment il y en a beaucoup», a-t-il déclaré, invitant en outre les ouvriers du secteur de l’énergie à poursuivre «les opérations Robin des bois», qui consistent à «remettre le courant à ceux qui ne peuvent plus payer».
Invité sur Franceinfo ce mercredi matin également, Didier Mathis, secrétaire général de l’UNSA Ferroviaire, a adopté le même ton conciliant vis-à-vis des actions coup de poing envisagées par la CGT Énergie. «C’est surtout à mon avis un avertissement pour dire : “vous allez voir comment les gens vivent quand ils ne peuvent plus payer le courant et qu’ils sont sans électricité”. (…) Pour que les élus comprennent ce que certains Françaises et Français vivent, c’est une façon de leur montrer sur une période courte que l’électricité aujourd’hui est un bien dont on ne peut pas se passer», a-t-il jugé.
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La veille, par la voix de Clément Beaune, le gouvernement avait condamné ces menaces de coupures agitées par la branche énergie de la CGT. «Avoir un discours qui consiste à menacer, à cibler des gens en raison d’une opinion politique, d’une position politique, ça n’est pas le droit de grève, ça s’appelle de la menace», avait fustigé le ministre des Transports.