La date est cochée sur le calendrier des syndicats. Au soir de la première journée de mobilisation réussie contre la réforme des retraites, jeudi dernier, l’intersyndicale réunissant les huit principales centrales françaises (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, Solidaires, FSU), ainsi que les syndicats étudiants, a appelé à une nouvelle journée de manifestations et de grèves interprofessionnelle le mardi 31 janvier prochain. Transports, écoles, remontées mécaniques… Le Figaro fait le point sur les perturbations à prévoir.

Les quatre syndicats représentatifs de la SNCF (CGT Cheminots, UNSA Ferroviaire, SUD-Rail, CFDT Cheminots) ont appelé à la grève unitaire le 31 janvier prochain. La CGT Cheminots et SUD-Rail encouragent même les cheminots à «agir massivement par la grève». Il est encore trop tôt pour connaître l’état du trafic ferroviaire mardi prochain. Les prévisions seront fournies par la SNCF 48 heures avant, soit en théorie dimanche.

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Du côté des transports franciliens, l’intersyndicale de la RATP a aussi appelé ce mercredi «tous les agents de l’entreprise à exprimer leur refus de cette contre-réforme des retraites en participant à la grève et à la manifestation du mardi 31 janvier». Les syndicats indiquent également avoir convenu «de se revoir à partir du 1er février pour convenir des suites à donner».

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Dans le secteur aérien, l’USACcgt, un syndicat important de l’aviation civile, «a décidé de s’inscrire pleinement dans la journée unitaire de mobilisation du 31 janvier prochain», écrit-il dans un communiqué. En conséquence, il appelle l’ensemble des personnels de l’aviation civile «à se mettre massivement en grève et à participer aux manifestations».

Le syndicat majoritaire SNCTA ne s’est pas encore prononcé, mais il y a de fortes chances qu’il n’appelle pas à la grève, à l’image de ce qu’il avait fait pour la journée de mobilisation du 19 janvier. La Direction générale de l’aviation civile (DGAC) devrait communiquer d’ici dimanche sur l’impact éventuel de cette grève sur le trafic aérien.

Dans l’éducation nationale, les syndicats appellent également à poursuivre le 31 janvier le mouvement engagé le 19 janvier dernier. Les fédérations syndicales de l’éducation, de l’enseignement supérieur et la recherche «appellent les personnels à amplifier la grève le 31 janvier pour obtenir le retrait» de la réforme, lit-on dans un communiqué commun de l’intersyndicale. «La date du 31 janvier doit être encore plus forte que le 19 janvier», ajoute-t-elle. Le 19 janvier dernier, selon le ministère de l’Éducation, 42,35% des enseignants étaient grévistes dans le primaire et 34,66% dans le secondaire. SUD Éducation appelle même à une «grève reconductible à partir du 31 janvier».

La branche énergie de la CGT (FNME-CGT) appelle ses agents à se mettre en grève et à manifester le 31 janvier. «On construit un 31 janvier encore plus fort que le 19», a d’ores et déjà annoncé le secrétaire fédéral de la FNME-CGT, Fabrice Coudour. Mais la fédération ne souhaite pas se limiter à cette date. «Pour l’énergie, au travers de la grève reconductible, on appelle à des moments un peu plus forts sur les journées des 26 et 27 janvier et 6, 7 et 8 février», a-t-il indiqué. Si des coupures de courant ciblées «restent sur la table», a déclaré le syndicaliste, la CGT énergie dit souhaiter privilégier désormais les actions dites «Robin des bois», par exemple de gratuité ou de rétablissement du courant.

Les journées de mobilisation évoquées par la FNME-CGT correspondent à celles des futurs mouvements de grève annoncés par les pétroliers, en particulier dans les raffineries. La CGT pétrole a en effet déjà notamment appelé à la grève ce jeudi 26 janvier pour une durée de 48 heures. Cela pourrait entraîner des «baisses de débit» et «l’arrêt des expéditions», a précisé à l’AFP Eric Sellini, coordinateur national du syndicat pour TotalEnergies.

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Les stations de ski devraient elles aussi être affectées par le mouvement de grève du 31 janvier. Les deux principaux syndicats de salariés de remontées mécaniques, Force ouvrière (FO) et la CGT, ont déposé un préavis de grève pour le 31 janvier.

Bien qu’«illimité», ce préavis de grève ne signifie pas que les employés des remontées mécaniques ne reprendront pas le travail. «Les remontées fonctionneront normalement à partir du lendemain : nous ne voulons pas fragiliser encore des entreprises déjà en difficulté», a indiqué Eric Becker, secrétaire général des remontées mécaniques à FO. Ce préavis vise en réalité à «permettre aux saisonniers de participer à la prochaine journée de mobilisation contre la réforme des retraites (après celle du 31 janvier), qui devrait être décidée pour un jour de février», a-t-il précisé.

Cette grève annoncée pour le 31 janvier devrait ainsi être quasi invisible pour les skieurs. La ministre déléguée chargée du Tourisme Olivia Grégoire a appelé mardi sur France Bleu Pays de Savoie «au respect des vacances des touristes mais aussi au respect de tout le boulot que font les acteurs économiques de la montagne».

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