«Nous avons collectivement échoué en 2022 à apporter le changement dont la société a besoin.» Secrétaire nationale d’EELV élue depuis la mi-décembre, Marine Tondelier a listé «beaucoup de choses» pour expliquer l’échec du candidat écologiste Yannick Jadot à la dernière présidentielle. Alors la nouvelle patronne du parti, héritière de la ligne de ses prédécesseurs Julien Bayou, David Cormand et Cécile Duflot, affirme qu’elle va «changer, vraiment changer». Jusqu’à atteindre un objectif audacieux : «Être un million de sympathisants d’ici la fin de la mandature» présidentielle, en 2027.
Pour arriver à leurs fins, les écologistes lancent durant 150 jours des états généraux, une consultation très large, au-delà du seul spectre politique, avec un mot d’ordre : «Venez comme vous êtes». Ils devraient aboutir, l’été prochain à la fondation d’un «nouveau mouvement» qui serait «plus fédérateur, démocratique et populaire».
Animateur du lancement de ces états généraux sur une péniche parisienne amarrée non loin du Trocadéro, Noël Mamère, candidat à la présidentielle de 2002 (5,25%) a usé d’un vocabulaire tonique pour souligner la détermination de son parti à mener «une guerre pour l’écologie», à s’opposer à Emmanuel Macron et à sa politique. «Le combat pour l’instant asymétrique mais le ruissellement se fait par le bas», a-t-il assuré, comparant le chef de l’État à «un jeune homme de 40 ans qui pense au passé et ne comprend rien à la vie (…) Un petit-bourgeois de province qui ne sait pas ce que c’est que la souffrance…»
Yannick Jadot était absent, excusé comme député européen par la présence au Parlement de Bruxelles du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Mais de nombreux orateurs écologistes se sont succédé au micro pour dire leurs espérances d’une progression significative de l’écologie politique dans les urnes en France, dont plusieurs maires EELV : celle de Poitiers Léonore Moncond’huy, particulièrement chargé des états généraux, ou celui de Grenoble Éric Piolle, précurseur sur les collectivités locales. La question de la Nupes, l’alliance des partis de la gauche aux dernières législatives n’a pas été abordée durant cette présentation.
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