Les propos de Patrick Pouyanné ne sont pas tombés dans l’oreille d’un sourd. Après que le PDG de TotalEnergies a évoqué la semaine dernière la possibilité de mettre en place une nouvelle ristourne sur les carburants, le gouvernement pousse le géant pétrolier à passer des paroles aux actes. Patrick Pouyanné «a fait des promesses, il faut mieux en général que les promesses soient tenues», a pointé Bruno Le Maire ce lundi matin sur RTL. «Il a promis qu’il ferait une remise, il est bon que les promesses soient tenues par tout le monde», a-t-il répété.
Plus précisément, le patron de TotalEnergies s’est dit «prêt à envisager une ristourne», en marge de la présentation des résultats annuels de son groupe mercredi dernier. Celui-ci a ajouté «avoir le sentiment qu’il faudra regarder ce qu’il faut faire au-delà de deux euros», insistant sur le «seuil psychologique» représenté par ce prix, mais sans donner de détails sur le montant ou les conditions d’une telle remise. Aujourd’hui, le prix moyen du sans-plomb 95-E10 s’établit à 1,90 euro le litre, et le litre de gazole à 1,89 euro, selon les derniers chiffres du ministère de la Transition écologique, qui doit communiquer ce lundi ses données portant sur la semaine dernière.
Ce lundi matin toujours, Clément Beaune a rejoint les propos de Bruno Le Maire, le ministre délégué chargé des Transports invitant TotalEnergies, sur Europe 1, à «mettre les actes en cohérence avec les propos». «Même si je pense qu’il faut réfléchir plus profondément au financement de la transition écologique», a-t-il ajouté. De son côté, Gabriel Attal avait déclaré quelques minutes auparavant, sur France 2, souhaiter que «les entreprises qui le peuvent, et notamment Total, puissent faire un nouveau geste» à destination des «Français qui vont travailler tous les jours et ont besoin de leur véhicule pour aller travailler».
À lire aussiCarburants : TotalEnergies prêt à remettre une ristourne à la pompe, si les prix dépassent deux euros le litre
Pour rappel, la ristourne à la pompe octroyée par l’énergéticien français, qui a dégagé en 2022 le meilleur bénéfice de son histoire (20,5 milliards de dollars, soit 19 milliards d’euros), a pris fin le 31 décembre dernier. Elle s’ajoutait à celle de l’État, qui s’est également éteinte en fin d’année dernière. L’exécutif ferme la porte à un nouveau geste de ce type, insistant sur l’indemnité carburant pour les travailleurs modestes qu’il a lancée le mois dernier, et qui pourra finalement être demandée jusqu’à la fin mars, a annoncé Bruno Le Maire ce lundi.