Un réfrigérateur qui lâche, un lave-vaisselle en panne, ou encore une fuite de machine à café… Avant de vous débarrasser de vos produits défectueux, assurez-vous qu’ils ont bien rendu leur dernier souffle. Depuis mi-décembre, les consommateurs peuvent bénéficier d’un bonus réparation sur une vingtaine d’appareils électriques et électroniques. Pour voir la facture s’alléger d’un montant allant de 10 à 45 euros en fonction de son produit, il suffit de se rendre dans des points de réparations qui portent le label QualiRépar.

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Depuis la mise en place de ce bonus, dans le cadre de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire, les demandes de réparations pour l’électroménager n’ont cessé d’augmenter. «On estime que le bonus réparation amène des augmentations de l’ordre de 15% même si l’on manque de recul» confie David Tourquetil, directeur service et économie circulaire chez Boulanger. Selon Claire Lemarchand, directrice de la communication d’Ecosystem, «ceux lancés dans cette démarche ont récolté les fruits dès les premières semaines : ils ont plus de réparations, de business et une clientèle davantage fidélisée».

Le bonus est déduit directement sur le prix final supporté par les consommateurs. Ce sont ensuite aux réparateurs d’envoyer la facture à des éco-organismes (Ecosystem ou Ecologic), qui disposent d’une enveloppe dédiée au dispositif afin de les rembourser. L’argent provient principalement de l’éco-participation, qui est un coût supplémentaire ajouté au prix de vente des appareils. Avec près de 1000 sites labellisés selon Ecosystem, 28% des réparateurs sont tout de même des indépendants et artisans. L »objectif est d’avoir de plus en plus de réparateurs portant le label. Ainsi 200 sont en passe de l’avoir et 1000 autres sont en attente.

Les produits les plus réparés sont les lave-linge, lave-vaisselle, réfrigérateurs mais également téléphones et ordinateurs portables. Les consommateurs prennent de plus en plus en compte l’aspect réparation dans leurs critères de choix, explique Camille Beurdeley, directrice générale de Gifam, groupement de marques d’appareils pour la maison. Selon une étude de l’Ademe, 81% des Français ont une bonne image de la réparation de leurs produits mais seulement 36% d’entre eux le font concrètement. Un des obstacles majeurs reste le coût, surtout lorsqu’il est supérieur au prix d’achat. «Les Français ne savent pas vers qui se tourner car ils ont peur des arnaques», précise Claire Lemarchand, avant d’ajouter qu’«un foyer français moyen possède près de 74 équipements électroniques».

Ne sont cependant pas pris en compte les appareils sous garantie ou encore couverts par une assurance. Ce qui peut poser problème pour certaines enseignes comme Boulanger ou Darty, qui proposent un abonnement réparation à leurs clients. Selon Claire Lemarchand, les éco-organismes ont constaté des fraudes de la part de certains réparateurs, qui envoient la facture du même produit plusieurs fois. Des contrôles ont été mis en place pour repérer ce genre d’anomalies.

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Un des grands enjeux de la filière concerne enfin le recrutement. «On va avoir besoin de 2900 réparateurs dans les années à venir» explique Camille Beurdeley, «beaucoup d’entreprises individuelles et familiales ont des difficultés à trouver des repreneurs». Boulanger constate également une «raréfaction de la ressource technique». David Touquetil met pourtant en avant «un métier formidable, avec une relation très satisfaisante avec les clients». Et plaide pour «un dispositif qui rémunérerait plutôt le réparateur afin de soutenir ce métier».