Avec 32 jours sans vraies pluies, la France vit un épisode de sécheresse sans précédent. Invité ce dimanche sur le plateau du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, s’est montré prévoyant. «S’il pleut comme il pleut d’habitude au printemps, nous n’aurons pas de difficultés», a-t-il d’abord tenté de rassurer. Une situation «historique mais pas unique» qui pourrait toutefois conduire à des «restrictions d’anticipation» dans certains départements, a affirmé le ministre. «L’idée c’est, dans l’hypothèse où nous n’aurions pas suffisamment de pluie, d’essayer de préserver la ressource en eau, qui est une ressource précieuse», a-t-il justifié.

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Dans les allées du salon de l’Agriculture, le 25 février, le chef de l’État a de son côté plaidé en faveur d’un «plan de sobriété pour l’eau». Une vaste campagne de pédagogie pour «donner les gestes que chacun peut faire quotidien» similaire à celle déployée sur la sobriété énergétique, a détaillé Marc Fesneau. Avant d’esquisser une série de recommandations aux Français : «prendre une douche plutôt qu’un bain», «ne pas arroser ses plantes quand il fait trop chaud», «ne pas nettoyer sa voiture»… Au-delà de ces «attitudes d’éco-gestes», le ministre de l’Agriculture a défendu la solution des retenues d’eau, comme les méga-bassines, qui permettent aux agriculteurs de stocker cette «denrée rare». «Il faut des retenues d’eau pour les années où l’on aura de l’eau (…), mais cela n’empêche pas de travailler à des systèmes agricoles plus résilients», a-t-il expliqué.

Parmi les fervents opposants à ce modèle, la patronne des Verts, Marine Tondelier, a appelé à soutenir la «mobilisation internationale» du 25 mars contre les bassines. «Qu’est-ce que propose Marine Tondelier ? Qu’on arrose plus ?», s’est agacé le ministre. «Sans eau, il n’y a pas d’agriculture», a-t-il poursuivi. Après l’épisode de Sainte-Soline (Deux-Sèvres) – durant lequel un projet de méga-bassine avait été bloqué par des activistes d’extrême-gauche -, Marc Fesneau a regretté qu’un «certain nombre de gens entendent par la violence remettre en cause le droit».

Autre sujet épineux auquel est confronté le numéro deux du MoDem : l’inflation des produits alimentaires dans les supermarchés. Les distributeurs ne profitent pas de la hausse des prix, mais «cela n’empêche pas qu’ils puissent faire un effort», a-t-il jugé. Dans le viseur de Marc Fesneau, certains d’entre eux s’adonnent selon lui à «une course effrénée au prix le plus bas» qui revient à «une course effrénée à la perte de souveraineté alimentaire». «Ce sont des entreprises françaises, ils ont une responsabilité», a-t-il ajouté. Le gouvernement continue de plancher sur un «panier anti-inflation» dont les contours devraient être dévoilés «d’ici une quinzaine de jours», a assuré Marc Fesneau.

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