Anouk Grinberg a réagi lundi sur France Inter à la diffusion du Complément d’enquête , jeudi 7 décembre, consacré aux accusations de viols et d’agressions sexuels portées à l’encontre de Gérard Depardieu. «J’ai vu cette émission, ça ne m’a pas étonnée parce qu’il est comme ça tout le temps. Il n’a pas attendu d’être en Corée pour être aussi vulgaire, aussi grossier, aussi agressif avec les femmes», raconte l’actrice. Après avoir tourné dans deux films avec Gérard Depardieu et été la compagne du réalisateur Bertrand Blier – qui a réalisé huit films avec l’acteur -, Anouk Grinberg était sortie d’un long silence de 33 ans sur le sujet, dans une interview pour le magazine Elle.
L’actrice était aux côtés de Depardieu dans le film réalisé par son ex-compagnon, Merci la vie, sorti en 1991. «Il démolit, il détruit à jamais des gens, estime-t-elle. L’autre monstruosité, c’est celle des gens qui sont restés indifférents.» Elle se considère comme une victime collatérale. «On est bouche cousue devant sa violence et la violence des autres qui se taisent et qui rient», confie-t-elle.
La comédienne a été l’une des premières à soutenir Charlotte Arnould, cette jeune femme qui a déposé plainte cette année à l’encontre de son «petit père de cinéma». L’actrice de 28 ans l’accuse de l’avoir violé en août 2018. Au micro de France Inter, Anouk Grinberg dit également être «complice» et assume de s’être «tue longtemps». «J’ai ri pendant quelques années, j’ai même vécu avec quelqu’un (Bertrand Blier) qui participait à cette violence active», avoue-t-elle.
«Le corporatisme de ce métier ne devrait pas empêcher la vérité d’éclore.» L’actrice de 60 ans finit par expliquer qu’elle ne savait pas comment faire pour parler. «Il vaut mieux avoir du courage 33 ans après que jamais». Elle regrette son silence : «j’ai eu tort».