Même s’il s’agit d’un prix théorique c’est une bonne nouvelle qui se profile. Le prix repère de vente du gaz naturel publié par la Commission de régulation de l’énergie (CRE) pour le mois de janvier 2024 diminue de 3,46 euros du MWh. «Le prix repère moyen s’élève ainsi à 92,76 euros du MWh», résume la CRE.
Formellement les contrats de fourniture de gaz au tarif de vente régulé (TRVG) ont pris fin au 30 juin 2023. Mais ces tarifs restent un indice de référence pour de nombreux contrats. Tout d’abord pour les clients d’Engie qui bénéficiaient d’une offre TRVG et qui n’en ont pas changé. Leur contrat a été automatiquement transformé sur une «offre de bascule». Environ 2 millions de foyers sont concernés. Les fournisseurs alternatifs commercialisent eux-aussi des offres de marché à prix indexé sur ce prix de référence. Leur prix évolue relativement au barème de référence de coût d’approvisionnement ou au prix repère de vente, tous deux publiés par la CRE.
«Ce prix repère de vente de gaz naturel a un caractère indicatif», souligne la CRE. Les fournisseurs établissent leurs offres en fonction de leurs conditions d’approvisionnement, de choix commerciaux… «Ainsi, à titre d’exemple, le prix d’une offre à prix fixe sur un an est susceptible de différer sensiblement du prix de référence de la CRE qui reflète les variations mensuelles et trimestrielles du prix du gaz», ajoute le régulateur. Attention, le montant de l’abonnement annuel reste, lui, inchangé. Il est, par exemple de 257,18 euros TTC pour les abonnés de type «chauffage», sur la zone de GRDF.
La baisse des prix du gaz est certes une bonne nouvelle, mais même ainsi ils restent substantiellement plus élevés qu’avant crise. Les consommateurs français ont été protégés de l’envolée des cours du gaz en 2022 et au début 2023 par la mise en place du bouclier tarifaire. Celui-ci a été supprimé au printemps, les prix étant passés sous le niveau du bouclier. Mais le prix repère de la CRE pour janvier 2024 est 70% plus élevé que celui de janvier 2020.
La baisse est donc toute relative pour les particuliers. Elle est néanmoins bien réelle pour les entreprises qui n’ont pas bénéficié de ce bouclier et ont été directement exposées à la flambée des cours, avec des prix multipliés par quatre entre janvier 2020 et septembre/octobre 2022, au pic de la crise. Mais alors que les mois les plus froids approchent, les stocks de gaz européens et français sont au plus haut. Les importations de gaz russes ont massivement été remplacées par des importations de gaz naturel liquéfié (GNL) notamment en provenance des États-Unis et du Qatar.
La France s’est dotée d’une unité supplémentaire pour reliquéfier ce gaz avec un navire ancré au Havre (FSRU) et opéré par TotalEnergie. Cette unité est venue s’ajouter aux capacités existantes de la France. L’Allemagne, qui n’avait pas d’unités de regazéification, a mis en place trois FSRU, contribuant aussi à détendre le prix du gaz en Europe. L’hiver devrait donc bien se passer, du moins au sein des pays de l’Union européenne.