La suite du quinquennat doit-t-elle s’écrire avec Les Républicains ? Alors que les rumeurs d’un remaniement enflent depuis plusieurs semaines, l’idée d’un accord avec la droite a été mise sur la table par les instances de Renaissance. Une trentaine de ses parlementaires s’étant même réunis, mercredi 21 juin, pour examiner une éventuelle reconfiguration politique. Mais sans qu’aucune avancée n’émerge entre les cadres du parti.

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Le scénario ne semble pas convaincre davantage le ministre des Transports, Clément Beaune. «Je n’y crois pas beaucoup», a-t-il balayé, dimanche sur le plateau du «Grand Jury RTL-LCI Le Figaro». Pour ce tenant de l’aile gauche de la majorité, la droite a «montréune division permanente» depuis un an, notamment sur la réforme des retraites. «Ils nous avaient dit qu’ils soutiendraient sans problème. Ils ne l’ont pas fait.» D’abord considérée comme une alliée sur ce texte, le parti d’Éric Ciotti avait finalement exposé ses dissensions – certains députés ayant même voté la motion de censure transpartisane contre le gouvernement. «Je n’ai pas l’impression qu’ils aillent beaucoup mieux aujourd’hui», a raillé Clément Beaune.

Ce qui n’empêche pas la majorité relative de pouvoir compter sur les voix des Républicains. «LR, comme d’autres partis, votent avec nous des textes qui nous ont permis d’avancer comme sur le nucléaire», a reconnu l’ancien ministre délégué aux Affaires européennes. Ces «compromis» ont ainsi permis de faire passer «30 textes au Parlement» depuis le début de la législature. Mais ces alliances de circonstances ne suffisent pas à bâtir «un gouvernement d’union nationale», a-t-il précisé.«Ce n’est pas le sens des discussions que l’on a avec LR.» D’autant que les deux camps ne parviendraient pas, selon lui, à s’accorder sur «une plateforme commune autour de cinq à six textes». Même son de cloche à droite, où le patron des députés LR, Olivier Marleix, a récemment fermé la porte à tout «accord global avec ce gouvernement».

Si la perspective d’une alliance s’éloigne à nouveau, Renaissance continuera toutefois à tendre la main aux Républicains, a assuré Clément Beaune. «C’est l’histoire de notre parti. On est une force centrale, on doit garder cette capacité à travailler avec tout le monde», a-t-il défendu. Et ce, même si LR brandit déjà la menace d’une motion de censure sur l’immigration ou le budget. «Ce serait particulièrement malvenu ou irresponsable, a mis en garde le ministre. Mais ils ont le droit.»

Alors qu’Emmanuel Macron se rend lundi à Marseille pour une visite de trois jours, Clément Beaune en a d’ailleurs profité pour saluer le premier bilan des «cent jours» – période «d’apaisement» décrétée en avril dernier par le chef de l’État pour retrouver «un nouvel élan».«Ce qui s’est passé depuis (…) est significatif», s’est félicité le ministre, prenant pour exemple «les 10 milliards d’euros d’investissements dans les transports». À moins de trois semaines de la fin des «cent jours», le 14 juillet, chacun fait donc valoir ses faits d’armes dans l’attente d’un possible remaniement. «Le gouvernement bosse», a ainsi martelé Clément Beaune.