Après une chute de l’inflation plus rapide que prévu ces derniers mois, la Banque centrale européenne (BCE) a revu à la baisse ses prévisions.La hausse des prix moyenne dans la zone euro devrait ainsi atteindre 2,7 % en 2024, au lieu des 3,2 % attendus dans ses dernières projections de septembre. En 2025, la baisse se poursuivrait à 2,1 %, pour tomber à 1,9 % en 2026, en dessous de l’objectif moyen de la BCE de 2 %. La tendance à la décélération devrait donc se poursuivre, même si l’on peut s’attendre à un rebond pour décembre, lié à des effets de base sur l’énergie.

Pour autant, cette normalisation n’a pas incité le Conseil des gouverneurs, réuni jeudi à Francfort, à envisager d’infléchir sa politique monétaire. Les taux sont restés inchangés, le taux de dépôt restant fixé à 4 % depuis septembre. Et, contrairement à la Réserve fédérale américaine (Fed), la veille, la BCE n’a « pas discuté du tout de baisse des taux », selon sa présidente, Christine Lagarde. Le patron de la Fed, Jerome Powell, a expliqué mercredi soir que son comité monétaire avait évoqué un calendrier de baisse des taux portant sur au moins 0,75 point sur l’année 2024.

« Nous ne pensons pas qu’il est temps de baisser la garde », justifie Christine Lagarde, estimant qu’entre la hausse et la baisse des taux directeurs, il y a un temps pour un « plateau ». Cette position de fermeté ne tient guère compte d’une révision des perspectives de croissance pour la zone euro par les propres économistes de la BCE. La hausse du PIB se limiterait à 0,6 % cette année, puis 0,8 % en 2024 et 1,5 % les deux années suivantes. La politique monétaire restrictive pourrait contribuer à cette détérioration de la conjoncture. « Notre mandat n’est pas de causer une récession, notre mandat est d’atteindre notre objectif de 2 % pour l’inflation », s’est défendu Christine Lagarde.

La BCE a par ailleurs annoncé pour fin 2024 l’arrêt de ses réinvestissements du plan de rachats d’actifs massif (Pepp) de 1 800 milliards d’euros pour soutenir l’économie lancée lorsque a surgi la pandémie du Covid en mars 2020.