Une grosse claque. La première depuis l’arrivée de Stuart Lancaster. Dimanche dernier, le Racing 92 s’est pris les pieds dans le pied, dans son Arena de Nanterre, en s’inclinant face aux Harlequins (28-31). «On était un peu KO debout dimanche. On était persuadés qu’on allait arracher cette victoire», reconnaît l’ouvreur francilien Antoine Gibert. «C’est une défaite décevante, poursuit Lancaster. Surtout parce qu’on était revenu avant la mi-temps et qu’on menait ensuite 28-17 alors qu’il restait 15 minutes à jouer. On leur a laissé marquer deux essais pour repasser devant. Mais il y a de bonnes leçons à retenir de ce match. On a réussi à décrocher deux points. Tous les points vont compter.»

C’est en défense que le Racing 92 a totalement déjoué : les Londoniens, emmenés par un Marcus Smith déchaîné, ont battu 42 défenseurs. Une journée portes ouvertes rédhibitoire à ce niveau de la compétition. «Ce match est à l’image de notre saison dernière, où on était performants en attaque mais où on avait des petites failles en défense, pointe du doigt Antoine Gibert. Il y a eu pas mal de plaquages manqués, chacun y allait de sa petite erreur.» Son coéquipier, le deuxième ou troisième ligne Baptiste Chouzenoux, souligne des ratés «dans la précision, l’engagement et la gestion de match». Et d’appuyer : «On a été défaillants sur les rucks, c’est une question de technique mais aussi d’engagement. On s’est fait bouger aussi en début de match.»

Pourtant, les Franciliens veulent positiver. Tout n’est pas perdu, loin de là, dans cette formule condensée de quatre matches de poules. «On a forcément parlé de cette défaite, il y a des points à améliorer mais tout n’est pas à jeter, poursuit Chouzenoux. On part avec de la confiance mais on sait que la Champions Cup, c’est quatre matches et qu’il ne faut pas laisser trop de points en route.» Le déplacement de samedi à Ravenhill, l’enceinte hostile de l’Ulster à Belfast, «arrive au bon moment pour retrouver la confiance que l’on avait en début de saison, souligne Antoine Gibert. Il ne faut pas tout voir en noir. Ce match en Irlande, dans le froid avec du vent, c’est parfait pour retrouver de la confiance en défense.»

Stuart Lancaster, qui a longtemps dirigé la province du Leinster, connaît parfaitement l’endroit. «J’y ai gagné quelques fois, j’y ai aussi perdu quelques fois. Ce n’est jamais un match facile là-bas. Je m’attends à ce que ce soit encore le cas», prévient-il. Le technicien anglais souligne que l’Ulster est «une équipe très fière, qui a une très forte identité. Ses supporters sont des gens passionnés. Ils ont signé de nombreux succès en Europe. Ils sont très motivés. Ils sont très forts sur les fondamentaux. Il faut que de notre côté on soit meilleurs là-dessus, qu’on soit plus cohérents et costauds en conquête, en défense, dans nos attitudes au contact.»

Un deuxième revers d’affilée plomberait sérieusement les ambitions du Racing dans cette compétition, la possibilité de recevoir en huitième ou en quart s’envolerait définitivement. «Comptablement, on aura besoin d’une victoire à l’extérieur puisqu’on a perdu un match à domicile. On se prépare à un contexte hostile, en hiver, dans un stade que l’on ne connaît pas», met en garde Baptiste Chouzenoux. Mais Stuart Lancaster se veut moins alarmiste : «Une victoire n’est pas essentielle parce qu’on peut se qualifier en gagnant deux matches. Notre but reste avant tout de nous qualifier.» Il faudrait alors, en cas de faux pas à Belfast, faire un sans-faute, début 2024, chez les Anglais de Bath (14 janvier), puis à domicile face aux Gallois de Cardiff (20 janvier).