Prisca Thévenot, secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et du Service national Universel, était l’invitée de la matinale de France Info, ce vendredi 4 août. Elle s’est exprimée sur les dénonciations de «violences policières» par la classe politique de gauche et ses engagements auprès du Service national universel, dont elle a la charge.

Au lendemain de la décision de la cour d’appel d’Aix-en-Provence de maintenir la détention provisoire du policier de la BAC de Marseille, suspecté d’avoir tiré au flash-ball sur Hedi, la secrétaire d’État a appelé la classe politique à «respecter le temps de la justice». Elle a par ailleurs déclaré se tenir à «l’entière disposition» du jeune passé à tabac pour une rencontre ou un appel téléphonique.

Toutefois, Prisca Thévenot a tenu à rappeler qu’il ne faut pas «faire d’amalgame» entre «un policier qui pourrait être reconnu coupable de violences» et «l’ensemble de la police et de l’institution qui nous protège au quotidien». «Vous n’avez qu’à entendre les paroles de Hedi qui s’est exprimé avec humilité et responsabilité. Ces paroles, nous devons tous être capables d’en faire nôtre.» Les déclarations de la secrétaire d’État interviennent alors que de nombreuses personnalités politiques de gauche, notamment de La France insoumise, tiennent un discours anti-policiers. Et ce, depuis les émeutes qui ont suivi la mort de Nahel, à Nanterre, le 27 juin dernier.

À lire aussiAffaire Hedi : Olivier Véran a appelé le jeune homme «pour lui faire part de sa sollicitude»

Au sujet de ces violences urbaines, Prisca Thévenot a répondu à des questions sur les propos d’Emmanuel Macron tenus dans un article du Figaro Magazine. Le chef de l’État y évoque un «problème d’intégration». «Parler d’intégration ce n’est pas pointer du doigt l’immigration», s’est-elle défendue. «Je suis moi-même une enfant d’immigrés et mes enfants s’appellent Paul et Basile. Ce n’est pas un sujet de prénom. On ne juge pas les gens pour qui ils sont, mais pour ce qu’ils font», a-t-elle souligné. Elle a par ailleurs rappelé que «les parents sont responsables des actes commis par leurs enfants».

Le Service national universel (SNU) serait-il donc un moyen de réponse à ces émeutes de jeunes ? «C’est bien plus que ça, a-t-elle répondu. C’est une promesse d’engagement pour apprendre à faire nation, apprendre nos valeurs et les faire vivre au quotidien.» Questionnée sur le possible caractère obligatoire du SNU, Prisca Thévenot a refusé de donner une réponse claire, mais a déclaré que ce serait «contre productif» de «forcer un jeune». Elle plaide davantage pour une généralisation de ce service qui doit, à terme, «devenir un passage républicain».

À lire aussiAide financière, calendrier, «coloration»… Le service national universel sur le temps scolaire se met en place

La secrétaire d’État a également réagi aux commentaires des élus de la France insoumise qui qualifient le SNU d’un «embrigadement» et de leur influence politique sur la jeune génération. «Je ne suis pas convaincue, a-t-elle dit. Au lendemain des émeutes, j’ai reçu des jeunes et aucun ne m’a parlé des Insoumis. Tous, avaient envie de s’engager au quotidien.» Prisca Thévenot a préféré pointer du doigt les élus de l’opposition qui «passent leur temps à dire tout et le contraire». «Ils refusent le débat à l’Assemblée, pourtant lieu par excellence du débat démocratique. Ils ne respectent qu’une seule voix : celle d’un homme qui n’est même plus un élu [Jean-Luc Mélenchon, NDLR].» La secrétaire d’État a finalement appelé à ce que «nous prenions tous nos responsabilités».