Il s’est sûrement invité sur les tables des Français en cette fin d’année, mais comme le saumon, le foie gras ou les crustacés, le prix du chocolat s’est envolé ces derniers mois. En cause, la flambée des prix des matières premières, comme le cacao dont la tonne a dépassé les 4000 dollars en novembre dernier à la Bourse de New-York, au plus haut depuis un demi-siècle. À cela s’ajoutent les coûts du sucre, dont le cours a enregistré «une valeur en hausse de 50,6 points par rapport à celle de l’année dernière», selon l’indice FAO des prix des produits alimentaires, relevé par 20 minutes .
Le quotidien pointe également une météo défavorable qui a affecté les productions agricoles. Dans son rapport du 16 novembre, l’Organisation internationale du cacao souligne de «fortes pluies inhabituelles pour la saison [qui] ont empêché le séchage des fèves et entraîné une dégradation de leur qualité». À l’inverse, les producteurs de sucre, comme l’Inde ou la Thaïlande, ont connu une sécheresse inhabituelle, en lien avec le phénomène climatique El Niño.
Mais pour les artisans, la filière a réussi à contenir la hausse des prix «autour de 5 à 7% maximum», affirme à franceinfo Thierry Lalet, président de la confédération des Chocolatiers et Confiseurs de France. Il cible une hausse plus marquée chez les industriels, qui «ont augmenté leurs prix, pour ne pas rogner sur leurs marges, comme le font les artisans». Sur un ballotin de chocolats, franceinfo relève une hausse des prix de 36% sur un an. «On n’a pas eu le choix. Ce n’est pas lié qu’au coût du cacao mais aussi au coût des énergies ou des emballages. Dans certaines entreprises comme la mienne, on n’a pas augmenté pour ce Noël», se justifie Thierry Lalet, également artisan dans une chocolaterie de Bordeaux. Pour le professionnel, pas d’inquiétude cependant, car «les consommateurs sont prêts à payer un peu plus cher» leur chocolat vendu chez un artisan.