L’année 2024 vient à peine de commencer et votre porte-monnaie connaît déjà des changements. Qu’ils vous rapportent plus d’argent ou, au contraire, qu’ils vous déplument, de nombreux dispositifs évoluent cette année. Si certains sont déjà entrés en vigueur, d’autres arriveront dans les prochains mois. Salaires, aides, pouvoir d’achat… Le Figaro dresse la liste des bonnes et des mauvaises nouvelles pour votre budget.

Les Français ne le verront qu’à la fin du mois sur leur fiche de paie mais le Smic est revalorisé depuis le 1er janvier. Avec une hausse d’1,13%, le salaire minimum brut horaire passe ainsi de 11,52 à 11,65 euros. Concrètement, en temps plein, le montant mensuel brut s’établit désormais à 1766,92 euros, soit une augmentation de 19,72 euros. En net, cela représente 1398,69 euros par mois, soit 15,61 euros supplémentaires.

Dans la fonction publique, tous les agents seront augmentés d’environ 25 euros brut par mois. Les infirmiers, infirmières et membres du personnel soignant non-médical qui travaillent la nuit seront, eux, payés 25% de plus qu’en journée. Les montants forfaitaires d’indemnisation des jours épargnés sur le compte épargne-temps évoluent également et passent à 150 euros bruts pour un jour pour la catégorie A (au lieu de 135 euros), 100 euros pour la catégorie B (au lieu de 90 euros) et 83 euros pour la catégorie C (au lieu de 75).

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Si vous n’êtes plus actif, les retraites du régime général connaissent, elles aussi, une progression de leur montant. Le gouvernement a décidé d’appliquer une revalorisation de 5,3% «pour faire face à l’évolution des prix à la consommation», souligne le site de l’Assurance retraite. Par exemple, pour une pension mensuelle moyenne de 800 euros, cela représente une augmentation de 42,40 euros. L’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa) bénéficie également de cette évolution, passant de 961,08 euros brut par mois en 2023 pour une personne seule à 1011,06 euros brut en 2024.

Du côté des banques, deux changements sont à souligner, à commencer par le prolongement du prêt à taux zéro (PTZ) jusqu’en 2027. Ses conditions d’accès sont assouplies et les barèmes de revenus pour être éligible sont revalorisés pour la première fois depuis 2016. «Si vous gagnez entre 2500 et 4000 euros», vous pouvez désormais en bénéficier, avait souligné en octobre dernier le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. Avec ces évolutions, six millions de foyers supplémentaires pourront ouvrir un PTZ.

Autre bonne nouvelle pour votre épargne : la rémunération des plans épargne logement (PEL) ouverts cette année progresse de 2 à 2,25%. Ce taux s’applique pour toute la durée de l’épargne, jusqu’à dix ans au plus. Avec ces nouveaux PEL, le prêt épargne logement s’établit à 3,45% hors assurances. À noter que les anciens PEL conservent le taux de rémunération fixé à leur date d’ouverture.

Au quotidien, les salariés qui bénéficient de tickets-restaurants ont encore la possibilité de s’en servir pour acheter leurs courses alimentaires, à l’exception des bouteilles d’alcool. De quoi réduire (un peu) les dépenses alimentaires des ménages français. La mesure devait prendre fin en 2023 mais elle avait finalement été prolongée jusqu’à la fin de l’année par l’exécutif.

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Mis en place par le gouvernement il y a tout juste un an, le montant du bonus réparation vient d’augmenter, avec une fourchette allant de 15 à 60 euros, contre 10 à 45 euros l’an dernier, selon le type d’appareil. La «casse accidentelle» devient aussi éligible à l’aide. Par exemple, si votre écran de smartphone est cassé, vous pouvez bénéficier d’un bonus de 25 euros à déduire de votre facture. L’objectif de ce bonus vise à réparer ses appareils électriques ou électroniques plutôt que de les remplacer par des produits neufs.

Parmi les autres initiatives du gouvernement, se trouve la nouvelle offre de location longue durée de voitures électriques à 100 euros par mois. Il est désormais possible d’en bénéficier en se rendant sur la plateforme «Mon leasing électrique», à condition de remplir quelques critères : il faut être majeur, domicilié en France, disposer d’un revenu fiscal inférieur à 14.400 euros, habiter à plus de 15 kilomètres de son lieu de travail et réaliser plus de 8000 kilomètres par an dans le cadre de son activité professionnelle. Avec cette offre, l’exécutif souhaite «accélérer la transition écologique des véhicules» en permettant notamment aux ménages les plus modestes de passer à l’électrique.

Toujours du côté des voitures, exit le chèque carburant et place à «l’indemnité carburant travailleur». D’un montant de 100 euros par véhicule, elle cible la moitié des Français les plus modestes qui utilisent leur voiture pour travailler ou se rendre à leur travail. Pour en profiter, il suffit de faire la demande sur le site impots.gouv.fr. En tout, 1,6 million d’automobilistes supplémentaires – qui n’étaient pas éligibles au chèque – pourront bénéficier de cette indemnité.

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L’énergie évolue elle aussi, avec un prix repère de vente du gaz naturel qui décroît légèrement ce mois de janvier. Pour l’eau chaude et la cuisson, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) a fixé le prix moyen du kWh à 0,12284 euro (TTC), contre 0,12699 euro (TTC) en décembre. Pour le chauffage, le prix moyen s’élève à 0,09990 euro par kWh. S’ils sont légèrement en baisse pour ce début 2024, il reste en hausse par rapport au mois de novembre. Les prix des abonnements restent, eux, identiques au mois précédents, avec un prix repère annuel de 102,94 euros (TTC) pour la cuisson/eau chaude et de 257,18 euros pour le chauffage.

Dernière bonne nouvelle pour cette année : le lancement de l’aide MaPrimeAdapt’. Cette dernière a pour but de financer la réalisation des travaux d’adaptation de logements pour les personnes âgées et celles en situation de handicap. Sont concernés le remplacement d’une baignoire par une douche de plain-pied, l’installation d’un monte-escalier électrique, l’élargissement des portes, l’adaptation des revêtements ou encore l’accès direct au logement. «MaPrimeAdapt’ peut financer jusqu’à 50% ou 70% du montant de vos travaux d’adaptation», «dans la limite d’un plafond de travaux de 22.000 euros hors taxes et selon les revenus de votre ménage», précise le site monparcourshandicap.gouv.fr.

Si certaines mesures vont vous permettre de récupérer du pouvoir d’achat, d’autres risquent au contraire de l’alourdir. C’est par exemple le cas de la hausse du passe Navigo, de 2,30 euros, qui atteint désormais 86,40 euros par mois. Sur les routes, le prix de la carte grise va également augmenter dans trois régions, en Île-de-France, en Normandie et dans le Centre-Val-de-Loire. Dans la région parisienne, le montant du certificat d’immatriculation grimpe ainsi de 46,15 à 54,95 euros.

Les prix des timbres n’échappent pas non plus aux hausses de prix. Le timbre vert passe ainsi de 1,16 à 1,29 euro et la lettre service augmente de 2,95 à 2,99 euros. Les lettres recommandées avec accusé de réception vont aussi coûter un peu plus cher : 5,36 euros contre 4,83 euros actuellement. Même destin pour les lettres internationales qui s’envolent d’1,80 à 1,96 euro. Seul le e-timbre rouge lancé en 2023 échappe à cette hausse.

Pour les 12 millions de fumeurs français, c’est une augmentation qui ne va pas passer inaperçu. Depuis le 1er janvier, certains paquets ont connu une hausse de 50 centimes. Les paquets de Marlboro atteignent ainsi les 12 euros, les Lucky Strike et les Winston approchent, eux, les 11 euros, contre 11,50 euros pour les Vogue. Les paquets de tabac à rouler, les cigares et le tabac à chauffer sont aussi concernés par cette augmentation.

Si vous comptiez réaliser des travaux de rénovation, les conditions d’éligibilité à MaPrimeRénov se renforcent. Le gouvernement souhaite avant tout inciter les particuliers à réaliser des travaux d’ampleur, comme l’évoquait le ministère de l’Économie en octobre dernier : «Les ménages souhaitant s’engager dans des travaux de rénovation permettant un gain minimal de deux classes sur leur DPE bénéficieront d’un accompagnement systématique et d’une prime revalorisée. Si l’ensemble des logements sont concernés, les passoires thermiques (performance énergétique F et G) sont particulièrement visées.» Le niveau d’aide dépend du niveau de ressources, et de l’ampleur des travaux engagés. Jusqu’à 70.000 euros de travaux sont pris en compte en cas d’un saut de quatre classes.

Du côté des prévisions, l’inflation alimentaire devrait ralentir. Autrement dit, les prix en rayon vont continuer d’augmenter cette année, mais moins rapidement qu’en 2023. Au printemps dernier, l’inflation alimentaire avait culminé à 16% sur un an. Au dernier trimestre 2023, elle devrait avoir chuté d’1,9%, selon les prévisions de l’Insee. Prochaine étape : les négociations commerciales entre les distributeurs et les agro-industriels, qui devraient s’ouvrir dans les prochains jours. Le gouvernement les avait avancées début 2024, au lieu du mois de mars, pour contenir les hausses de prix dans les rayons. Et donner un peu d’espoir aux Français.