Un millier de véhicules bloqués sur les routes dans l’ouest de l’Île de France après… quelques centimètres de neige ce mardi 9 janvier. Les flocons en plaine sont de moins en moins récurrents dans la région parisienne mais, à chaque fois, c’est la même pagaille. Coincés dans leur voiture, les automobilistes pestent : mais pourquoi donc l’État est-il incapable de saler les routes pour éviter la paralysie ?
La météo n’est pas une science exacte, et la neige fait partie des phénomènes les plus difficiles à prévoir. Un demi-degré de différence et les flocons peuvent tomber ou pas, tenir au sol ou pas. Bien souvent, la pagaille découle de chutes de neige surprise ou plus importantes qu’attendu.
Ce mardi 9 janvier, par exemple, l’Essonne, les Yvelines et des départements de la Normandie n’ont été placés en vigilance orange neige et verglas par Météo-France qu’en début de matinée, alors que des automobilistes étaient coincés par la neige depuis la veille au soir. «Les quantités de neige tombées sont supérieures à ce qui était attendu, a reconnu l’institut de prévisions météorologiques dans son bulletin. Des plaques de verglas routiers se forment également.»
Quand la neige n’a pas été prévue, aucun salage n’a alors été réalisé en amont. Et quand elle est là, que les automobilistes se sont engagés et se retrouvent coincés, ni les saleuses, ni les déneigeuses ne peuvent passer dégager la voirie. Ces dernières doivent pouvoir rouler «entre 30 et 50 km/h» pour pouvoir évacuer la neige au sol, précise la Direction interdépartementale des routes d’Île-de-France (Dirif) sur son site.
Même lorsqu’il est possible d’anticiper et de saler les routes en amont, ce n’est pas toujours suffisant. «Le sel ne déneige pas, rappelle la Dirif. Au-delà d’une couche de neige peu épaisse, la seule technique efficace est d’évacuer la neige une fois qu’elle est tombée.» C’est ce qu’il s’était passé en décembre 2010, quand des chutes de neige annoncées mais bien plus importantes que prévu avaient totalement paralysé la région lyonnaise, puis, une semaine plus tard, Paris, malgré le salage préventif.
Les directions départementales des routes sont-elles toutefois suffisamment équipées pour déneiger rapidement les axes dont elles ont la charge ? Pas vraiment, reconnaissait en 2018 le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, rappelant toutefois que les grosses chutes de neige restent rares sur de nombreuses régions françaises. Difficile d’investir de l’argent public dans des dizaines de déneigeuses pour parer à un événement qui ne se produit même pas une fois par an. «On ne va pas adapter nos infrastructures à un moment exceptionnel», tranchait-il alors.
Les automobilistes non plus ne sont pas toujours bien équipés pour faire face à la neige, les pneus d’hiver n’étant obligatoires que dans quelques départements montagnards. Dès les premiers flocons ou plaques de verglas, le risque d’accident augmente pour ces véhicules dont l’adhérence est réduite, risquant la paralysie de l’axe, et empêchant également, s’il continue de neiger, le passage des engins de salage et de déneigement.
Reste l’information des usagers de la route, cruciale. Par des fermetures de routes préventives ou l’appel à reporter les déplacements moins urgents, les autorités peuvent éviter l’embolie en cas de perturbations sur les routes. Sur ce point, la France a indéniablement progressé ces dernières années, aidée par la popularisation des smartphones qui permettent de consulter l’état du trafic en temps réel.