Une décennie après avoir proposé d’expérimenter le port de l’uniforme à l’école, Robert Ménard tient sa revanche. Le maire divers droite de Béziers a déclaré jeudi 11 janvier que sa ville allait mettre en place la phase de test dans «quatre écoles élémentaires» de la ville, d’ici à «deux mois». « La ville et l’État vont financer chacun une moitié » du kit, estimé à 200€, détaille l’édile sur Sud Radio.
«On a fait voter les conseils de classe, raconte le maire de la cité biterroise. Ils ont voté ’’oui’’, et là, on est sur le choix des uniformes. Je pensais que (les enfants, NDLR) voudraient un polo, mais pas du tout ! Ils veulent un blazer (veste rayée aux couleurs d’une école, NDLR). Est-ce que c’est en raison de la présence dans les films hollywoodiens aux États-Unis ? C’est surprenant.»
Nommé premier ministre mardi, Gabriel Attal, alors ministre de l’Éducation nationale, s’était dit fin juillet dernier favorable à l’expérimentation de l’uniforme «si la communauté éducative d’un établissement» le demande. Cette annonce était survenue en pleine polémique autour du port de l’abaya, longue robe traditionnelle couvrante portée par certaines élèves musulmanes et considérée alors par le gouvernement comme un signe religieux ostentatoire contraire à la loi.
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«Quand je suis devenu maire il y a dix ans, je me faisais traiter de tous les noms, rappelle Robert Ménard. Je demandais simplement ce qui existait dans les lycées d’excellence ou en Outre-mer.»
À ce jour, l’uniforme scolaire, s’il est porté dans de nombreux pays, ne l’est en France métropolitaine que dans de rares établissements publics comme dans les lycées militaires ou dans les maisons d’éducation de la Légion d’honneur, réservées aux filles, petites-filles et arrière-petites-filles de décorés de la Légion d’honneur. Elles y portent une robe chasuble bleu marine et un chemisier blanc.
Plusieurs établissements privés l’imposent également, ou ont mis en place un code vestimentaire assez strict. En outre-mer, le port de l’uniforme est beaucoup plus répandu, notamment en Martinique et Guadeloupe ainsi qu’en Guyane ou en Nouvelle-Calédonie, y compris dans des établissements publics. C’est une pratique restée bien ancrée depuis mai 1968, alors que l’uniforme avait été banni des écoles publiques en métropole. Un tiers des établissements publics de Martinique l’imposent par exemple.