Une inflation moindre, mais toujours très importante. Les prix à la consommation ont augmenté de 4,9% en moyenne en 2023, selon les chiffres dévoilés par l’Insee ce vendredi. Soit une inflation en légère baisse par rapport à l’année 2022 ( 5,2%), mais très largement supérieure aux chiffres de 2021 ( 1,6%) et 2020 ( 0,5%), années particulières car marquées par la crise sanitaire.
Principal facteur expliquant ce recul, le fort ralentissement des prix de l’énergie, dont la hausse des prix a été divisée par quatre en un an ( 5,6% après 23,1%). Même si toutes les énergies n’ont pas été logées à la même enseigne en 2023 : quand les prix des produits pétroliers ont carrément baissé (‑1,7% après 29% en 2022), les prix du gaz ont eux simplement ralenti ( 14,3% après 40,9%), tandis qu’à l’inverse, ceux de l’électricité ont accéléré ( 12,9% après 7,4%).
À l’inverse, c’est l’alimentation qui a largement tiré à la hausse l’inflation en 2023, avec des prix en hausse de 11,8% en moyenne, après 6,8 % en 2022. «Les prix hors produits frais ( 12,2 % en moyenne après 6,6 %) accélèrent de manière plus marquée que ceux des produits frais ( 9,5 % en moyenne après 7,7 %)», constate l’Insee.
L’institut national de la statistique observe par ailleurs «une hausse de prix plus ou moins prononcée selon les catégories de ménages». Par exemple, les ménages les plus modestes ont été plus fortement frappés par l’inflation en 2023 que la moyenne des ménages. Elle a été supérieure de 0,2 point pour les foyers du premier décile de niveau de vie, et de 0,3 point pour ceux du deuxième décile. De même, les ménages plus âgés ont subi une plus forte inflation que les plus jeunes. Elle a atteint en moyenne 5,1 % pour les foyers dont la personne référente a entre 60 et 74 ans, contre 4,4% pour ceux dont la personne référente a moins de 30 ans.
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L’Insee a par ailleurs confirmé ce vendredi son chiffre d’inflation du mois de décembre sur un an, à 3,7%. Soit un léger sursaut par rapport à novembre ( 3,5%) attribué à l’accélération des prix de l’énergie et des services en fin d’année. Mais pas de quoi remettre en cause la tendance au ralentissement de l’inflation, qui devrait se poursuivre en 2024. L’Insee prévoit en effet que l’inflation retombe à 2,6% sur un an en juin prochain, «sous l’hypothèse d’un cours du baril de Brent figé sur la période de prévision à 75 euros». La crise inflationniste est «derrière nous», s’est ainsi réjoui le mois dernier le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire, reconduit jeudi dans ses fonctions à l’occasion du remaniement.