De longues files de tracteurs pourraient bloquer dès lundi les entrées de la capitale. Malgré un chapelet d’aides et de mesures de simplification promises par Gabriel Attal, et la levée d’une partie des barrages, la colère ne retombe pas dans le monde rural. «Le gouvernement va devoir bouger et rapidement», a pressé le vice-président RN de l’Assemblée nationale, Sébastien Chenu.
Après une semaine de grogne, le chef du gouvernement a pourtant mis les pieds dans le foin vendredi en Haute-Garonne pour tenter d’éteindre l’incendie. «Gabriel Attal a répondu à 1% du problème, puisqu’il a fait lever un barrage sur 100», a répliqué le député RN du Nord, invité du «Grand Jury RTL-Le Figaro-M6-Paris Première». «Ces réponses sont sous-tendues par des actes politiques qui sont en parfaite contradiction avec les demandes des agriculteurs», a-t-il détaillé, jugeant le nouveau premier ministre «pas à la hauteur» des enjeux. Avant de saluer cette «France du travail», prise en étau entre la Macronie qui veut «effacer notre ruralité» et des écologistes qui «détestent notre agriculture».
Devant cette crise qui couve depuis plusieurs mois déjà, Sébastien Chenu a d’ailleurs accusé l’exécutif d’avoir «tourné le regard», pendant que le monde agricole tirait la sonnette d’alarme. «Ils sont gavés, asphyxiés de normes, de zonage. On flique les agriculteurs du soir au matin», a-t-il regretté. Dans le viseur du Nordiste, la «duplicité» du locataire de Matignon qui dit «tout et son inverse dans la même journée». «Ici, Gabriel Attal caresse les agriculteurs dans le sens du poil. Et à Bruxelles, il les flingue», a-t-il rétorqué. Et de pointer du doigt : «Ses amis, que l’on retrouve au gouvernement avec Stéphane Séjourné, ont voté toutes les dispositions qui ruinent notre agriculture.»
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Ce proche de Marine Le Pen a notamment épinglé les accords de libre-échange, dénoncés dans les cortèges, qui mettent au tapis l’agriculture tricolore. «On est là pour soutenir les Français et ceux qui produisent en France», a-t-il martelé. Et de s’en prendre à un accord «qui ne dit pas son nom» avec l’Ukraine, avec laquelle l’Union européenne a ouvert ses frontières depuis le début de la guerre. «On soutient l’Ukraine au détriment de nos intérêts. Je ne dis pas qu’il faut arrêter de soutenir le pays, mais pas comme ça», a expliqué le mariniste, alors que les importations de produits ukrainiens se sont accélérées depuis l’irruption du conflit.