Dix mille tonnes de béton englouties en quelques secondes. La plus haute tour de la centrale Emile Huchet de Saint-Avold (Moselle) a été dynamitée ce dimanche 11 février, une étape symbolique dans la conversion du site du charbon à l’hydrogène. La tour aéroréfrigérante numéro 5, qui mesurait environ 120 mètres de haut, s’est effondrée sous les yeux de centaines de curieux.

Quelque 200 personnes, dont des artificiers et des forces de l’ordre, étaient mobilisées dimanche pour ce «foudroyage» qui a eu lieu à 11 heures, selon Jean-Michel Mazalèrat, le président de GazelEnergie, la société qui exploite la centrale. Emile Huchet est l’une des deux seules centrales à charbon encore en activité en France, avec celle de Cordemais (Loire-Atlantique).

Ces deux centrales préparent leur conversion à la biomasse mais le site de Saint-Avold veut devenir une «écoplateforme» : elle prévoit d’autres projets comme «Emil’hy» (pour Emile Huchet et hydrogène), qui doit permettre à l’horizon 2027 une production d’hydrogène bas carbone et renouvelable, par électrolyse de l’eau.

Les études d’ingénierie sont en cours de finalisation et la concertation publique doit débuter fin février, a indiqué à l’AFP Camille Jaffrelo, porte-parole de GazelEnergie, une filiale du groupe EPH de l’homme d’affaires tchèque Daniel Kretinsky.

Le projet prévoit, pour 2030, une capacité totale de 400 MW et une production de 56.000 tonnes d’hydrogène par an. Dans un premier temps, la phase initiale devra alimenter en priorité l’aciériste allemand Saarstahl Hoolding Saar (SHS), situé en face. Il représente à date un investissement de 780 millions d’euros.