Le gouvernement se rend finalement à l’évidence : sa prévision de croissance économique pour 2024 ne tient plus. Bruno Le Maire sera sur le plateau du 20 Heures de TF1 dimanche soir pour annoncer l’amère nouvelle. De 1,4%, la croissance du produit intérieur brut (PIB) 2024 prévue en septembre par Bercy devrait être abaissée à 0,9%. Soit un chiffre similaire à celui de la Commission européenne, annoncé jeudi, et à celui de la Banque de France, et très proche de la prévision du Fonds monétaire international (1%).
Le ministre de l’Économie «devrait notamment invoquer la mauvaise situation allemande pour justifier cette révision, parce qu’elle se répercute sur toute la zone euro», écrit le journal L’Opinion ce samedi. Une activité atone qui s’explique également par les rapides hausses des taux d’intérêt, orchestrées par les banques centrales afin de casser la spirale inflationniste.
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Cette révision à la baisse de la croissance ne sera pas indolore pour les finances publiques. Elle nécessitera de revoir la trajectoire budgétaire pour tenir l’engagement du gouvernement d’abaisser le déficit public à 4,4 % du PIB en 2024. Ainsi, après avoir annoncé la nouvelle prévision de croissance de Bercy, Bruno Le Maire devrait dimanche soir annoncer un plan d’économies, d’un montant d’au moins «10 milliards d’euros», écrit L’Opinion, reprenant l’estimation des Échos.
Comme nous l’écrivions il y a quelques jours, ces économies devraient passer par des gels de crédits, décidés par décrets. Des coups de rabot qui devraient toucher tous les ministères sans exception. Car l’autre option possible pour l’exécutif, celle de passer par un projet de loi de finance rectificative (PLFR), est aujourd’hui écartée par le gouvernement, pour éviter d’avoir à recourir à l’impopulaire article 49.3 avec l’échéance des élections européennes.