Le Kenya et la Namibie ont été ajoutés vendredi à la liste grise de «surveillance renforcée» par l’organisme de lutte anti-blanchiment Gafi, tandis que les Émirats arabes unis en ont été retirés. Les deux pays africains souffrent de «déficiences» dans leur politique de lutte anti-blanchiment, a annoncé le Gafi au cours d’une conférence de presse, et «ont convenu de plans d’action pour remédier à ces lacunes». La potentielle sortie des Émirats arabes unis de la liste grise, qu’ils avaient rejoint en mars 2022, était particulièrement attendue. Au même titre que trois autres pays retirés de la liste grise (Barbade, Gibraltar et Ouganda), les Emirats ont pris «des mesures substantielles pour améliorer les systèmes de sécurité en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme», a estimé vendredi le Gafi.
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Le riche Etat du Golfe, composé de sept émirats dont Dubaï et la capitale Abou Dhabi, est un important hub financier et commercial dans le Golfe et le monde. Mais il est depuis longtemps considéré comme un paradis fiscal et une plaque tournante du blanchiment d’argent. Les Émirats arabes unis ont aussi attiré un grand nombre d’hommes d’affaires russes fuyant l’impact des sanctions occidentales après l’invasion en Ukraine, en particulier à Dubaï, suscitant les inquiétudes d’ONG et de spécialistes de la lutte contre le blanchiment. En réponse au placement sur la liste grise, les Emirats avaient annoncé en juillet 2023 la création d’«entités judiciaires» dédiées à la lutte contre le blanchiment d’argent. La Banque centrale des Émirats arabes unis avait aussi décidé en mars de retirer la licence d’une banque russe frappée par les sanctions américaines et opérant à Abou Dhabi, la MTS Bank.