Emballages plastiques dans les restaurants, flacons de savon dans les hôtels, films de protection des valises à l’aéroport… L’Union européenne s’est accordée ce lundi 4 mars sur un texte visant à verdir ses emballages avec l’interdiction de nombreux contenants en plastique d’ici au 1er janvier 2030. Mesure phare : les contenants plastiques à usage unique seront bannis de la restauration, mais uniquement pour les aliments et boissons consommés sur place. Contenants en papier et carton y resteront autorisés. En France, la loi interdit déjà depuis 2023 les emballages à usage unique, quels qu’ils soient, pour la restauration sur place dans les restaurants de plus de 20 couverts.
Sont également bannis à la même échéance d’autres contenants plastiques à usage unique : flacons miniatures de savon ou de shampoing dans l’hôtellerie, petites dosettes de sauces, films de protection entourant les valises dans les aéroports, emballages plastiques des fruits et légumes non transformés… De même, les sacs en plastique ultralégers devront disparaître, à quelques exceptions près. Le texte interdit également l’ajout intentionnel dans les emballages alimentaires de polyfluoroalkylés (PFAS, «polluants éternels» jugés nocifs).
Eurodéputés et États membres se sont entendus sur ce texte clé du «Pacte vert» qui fixe un objectif de réduction de 5% d’ici à 2030 (par rapport à 2018) du volume de déchets d’emballages dans l’UE, puis de 10% en 2035 et 15% d’ici à 2040. Surtout, tous les emballages dans l’UE devront être recyclables à partir de 2030 et effectivement recyclés «à échelle» d’ici à 2035, de façon à encourager l’essor d’une économie circulaire, selon un communiqué parlementaire. Cet accord doit désormais être confirmé formellement par les Vingt-Sept et le Parlement européen en plénière avant d’entrer en vigueur.
Estimant que recycler ne suffit pas, la législation fixe également des niveaux contraignants de réemploi (réutilisation ou recharge possible) des emballages pour divers secteurs (e-commerce, électroménager, boissons, bière…) d’ici à 2030.
Le secteur viticole en est exempté, comme les microentreprises. Surtout, des dérogations ont été ménagées pour les États qui à la fois dépassent d’au moins 5 points de pourcentage leurs objectifs de recyclage et sont considérés «en bonne voie d’atteindre leurs cibles de prévention des déchets», selon un communiqué du Conseil de l’UE. De même, les emballages cartons ou papier ne sont pas ciblés. Des façons de satisfaire notamment l’Italie, qui défendait farouchement l’important système de recyclage où elle a investi.