Il va falloir s’organiser cet été pour éviter les quelques pièges tendus par les organisateurs des Jeux olympiques de Paris 2024. Et ils sont nombreux… Parmi eux, la fermeture à la circulation de certains quartiers de la capitale, le détournement ou le raccourcissement de certaines lignes de bus, la fermeture de plusieurs stations de métro ou encore le bouclage de tous les aéroports parisiens le jour de la cérémonie d’ouverture de l’événement, le 26 juillet. Autant de changements qui peuvent paraître anecdotiques sur le papier, mais qui pourraient bien devenir un véritable casse-tête tant pour les riverains des zones concernées que pour tous les visiteurs qui ont prévu de se rendre à Paris entre les mois de juin et septembre.

À ce sujet, les plus hautes autorités ont déjà prévenu : il faudra s’organiser et anticiper. Car «la grande galère commencera dès le 1er juillet», avait fait savoir Laurent Nuñez au début du mois sur Franceinfo. L’occasion pour le préfet de police de Paris, qui porte la lourde tâche de gérer la circulation des foules et des transports durant les JO, de rappeler qu’un important dispositif de sécurité sera mis en place le temps de préparer et d’accueillir l’événement. Sachant qu’il faut selon lui prendre en compte les «deux cas de figure», que sont d’un côté, la «sécurité autour des sites olympiques» comme «le Trocadéro, le Champ-de-Mars, les Invalides et la Concorde» et de l’autre, les spécificités propres à «la cérémonie d’ouverture», qui aura un dispositif de sécurité encore plus important.

Si quelques sujets n’ont toujours pas été tranchés, et si les discussions sont toujours en cours pour affiner ces limitations de circulation en tout genre, il est d’ores et déjà clair que quasiment tous les modes de transports – exceptés la marche et le vélo – seront concernés par celles-ci. Le Figaro fait le point.

C’est le point noir, et quelque peu complexe des JO : la circulation routière va être entièrement repensée autour des sites olympiques. Pour s’y retrouver, différentes zones seront mises en place. Au plus près des épreuves, des zones rouges – où la circulation sera interdite sauf dérogation – seront instaurées. Ces zones se situeront autour de la tour Eiffel ou de la place de la Concorde, à Paris, mais aussi au niveau du Parc des Princes, du Village des athlètes à Saint-Denis, de l’Accor Arena à Nanterre ou du Stade Yves-du-Manoir à Colombes.

Dans de secondes zones, dites bleues, la circulation ne sera pas interdite mais réglementée pour éviter «les circulations de transit». Ne pourront y accéder en voiture que les personnes qui vivent, travaillent ou veulent se rendre dans un commerce ou un restaurant de cette zone. Ces périmètres seront mis en place que deux heures trente avant le début des compétitions et jusqu’à une heure après celles-ci. Exceptions faites des zones où des sites éphémères seront installés (comme à la Concorde, aux Invalides ou au Trocadéro par exemple) pour lesquels il faudra aussi prévoir «des phases de montage et de démontage».

La préfecture de police ajoute que pour Paris-Centre les restrictions de circulation «pourraient être effectives de 6 h 30 à minuit». Des voies réservées, comme sur le périphérique et certains grands boulevards, seront aussi effectives «sur des horaires à définir». Seuls les véhicules accrédités pourront y accéder. Les taxis le seront, mais pas les VTC.

En outre, des restrictions supplémentaires s’appliqueront durant les épreuves exceptionnelles qui traverseront Paris, telles que le marathon ou encore les épreuves de cyclisme sur route. «Le temps de neutralisation sera cependant très réduit, et se fera en grande partie pendant les week-ends», promet Laurent Nuñez. Même chose concernant «le cas particulier de la cérémonie d’ouverture» des JO le 26 juillet prochain, avec des mesures de sécurité particulièrement contraignantes et drastiques qui impliqueront des zones de restriction plus larges.

Enfin, à l’échelle de la région, d’autres voies routières seront également concernées par des restrictions de circulation, avec pas moins de 185 km de voies réservées aux véhicules accrédités pour le transport des athlètes et des délégations officielles.

La liste n’est pas encore arrêtée, et des discussions sont «toujours en cours» entre la préfecture de police de Paris et Île-de-France Mobilités (IDFM), mais plusieurs lignes de bus de la région seront détournées ou raccourcies durant les Jeux olympiques et paralympiques. Certaines – comme la ligne 69 qui longe la tour Eiffel par exemple – seront «seulement détournées de quelques rues», explique-t-on chez IDFM, selon qui ces changements minimes «ne sont pas non plus une catastrophe». «La plus grande difficulté», en revanche, sera de gérer les modifications de lignes lors des épreuves exceptionnelles qui traverseront Paris, telles que le marathon ou encore les épreuves de cyclisme sur route. «Le temps de l’épreuve, il y a aura beaucoup de lignes concernées», poursuit-on au sein de l’autorité organisatrice des transports en commun, qui communiquera la liste exhaustive de celles-ci en amont des JO.

En outre, quelques stations de métro seront fermées toute la durée des JO, à l’instar des trois stations les plus proches de la place de la Concorde – à savoir Tuileries, Concorde et Champs-Elysées-Clémenceau sur la ligne 1 – ou encore des deux stations du tram T2 Porte de Versailles et Porte d’Issy, autour de l’Arena de la Porte de Versailles. Outre ces stations, d’autres seront à éviter. Pour s’y retrouver, une carte interactive – disponible sur le site anticiperlesjeux.gouv.fr – répertorie les stations et lignes à éviter, classées selon un code couleur allant du vert (à privilégier) au rouge (à éviter).

Parmi les axes les plus susceptibles d’être congestionnés figurent la ligne 13, desservant des sites olympiques majeurs comme le Stade de France, ainsi que la ligne 10 en direction de Roland Garros, du stade Jean Bouin et du Parc des Princes. Gros point rouge, la station Gare du Nord sera particulièrement affectée «avec des temps d’attente pour accéder aux quais supérieurs à 15 minutes». D’autres stations – comme Porte-de-Saint-Ouen, Saint-Lazare, Montparnasse-Bienvenüe ou encore Châtelet-Les Halles seront fortement fréquentées et donc pastillées «orange».

À lire aussiQuelles seront les stations de métro à éviter pendant les Jeux olympiques ?

Comme cela a été annoncé mi-février par le préfet de Paris et d’Île-de-France Marc Guillaume, la Seine sera fermée à toute navigation en région parisienne «du 20 au 26 juillet» pour préparer la cérémonie d’ouverture des JO. Initialement fixée à dix jours, cette fermeture avait finalement été ramenée à sept au fil des discussions avec les professionnels.

«Ce calendrier resserré permet de répondre directement à la première préoccupation [des céréaliers], celle de pouvoir transporter quand même, le plus souvent possible, le plus longtemps possible en dehors des périodes plus restreintes», s’était alors félicité le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau. Tout en reconnaissant que «pendant un mois et demi, il y aurait des perturbations» pour le transport céréalier, en pleine période de moissons.

C’est la décision radicale prise par les organisateurs des JO pour assurer la sécurité de tous durant la cérémonie d’ouverture du 26 juillet : la circulation aérienne sera interdite dans un rayon de 150 km autour de Paris entre 19 heures et minuit. «Durant la cérémonie d’ouverture des JO, une zone d’interdiction temporaire stricte, d’un rayon de 150 km et sans limite d’altitude sera mise en place autour de Paris entre 19h et minuit», avait ainsi décrété la Direction générale de l’Aviation civile (DGAC) en novembre dernier, ajoutant que des régulations de trafic pourraient être «mises en œuvre dès 17h le vendredi 26 juillet».

Cette mesure va donc interrompre les opérations des deux plus grands aéroports français, Paris-Charles-de-Gaulle et Paris-Orly, mais aussi Beauvais (Oise), spécialisé dans les vols low-cost, au début d’un week-end de haute saison estivale. «Hormis les vols des services d’urgence et les vols pouvant bénéficier, à titre exceptionnel, d’une dérogation accordée par l’Armée de l’Air et de l’Espace, aucun vol (ni décollage, ni atterrissage, ni survol) ne sera permis dans cet espace aérien sur le créneau horaire mentionné», avait d’ailleurs insisté la DGAC.

C’est le dernier imbroglio en date. Si la SNCF vient de mettre en vente les billets de train pour tout l’été, elle a en revanche bloqué la vente des billets au départ et à l’arrivée, le 26 juillet prochain, de trois gares parisiennes que sont Gare de Lyon, Bercy et Austerlitz. En cause ? Le risque que celles-ci soient inaccessibles aux voyageurs en raison de l’organisation de la cérémonie d’ouverture des JO. De quoi inquiéter de nombreux voyageurs puisque cette date s’avère être l’un des plus gros week-ends de chassé-croisé des vacances d’été.

Face à l’inquiétude de tous, le ministre délégué chargé des Transports Patrice Vergriete avait dû s’expliquer. «La préfecture de police de Paris n’a pas encore totalement terminé son plan de sécurisation de la cérémonie d’ouverture, on le saura début avril», avait-il déclaré sur TF1, promettant au passage que les billets seront bien mis en vente mi-avril.