Le groupe français de BTP Vinci réclame une indemnité de 1,6 milliard d’euros à l’État pour l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, dont il devait être le concessionnaire, a indiqué mercredi le tribunal administratif de Nantes, confirmant une information de Ouest-France. Lors d’une audience, le tribunal a examiné deux affaires «opposant la société Aéroports du Grand Ouest et ses principaux actionnaires (…) à l’État relativement à l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes», a écrit le tribunal.
Le jugement ne sera pas rendu «avant deux semaines minimum». Selon le quotidien régional Ouest-France, le rapporteur public a préconisé le rejet de la requête, arguant que la décision de l’État était justifiée par un motif d’intérêt général. «Nous ne commentons pas une procédure toujours en cours», a déclaré Vinci. Le 17 janvier 2018, le gouvernement renonçait à la construction d’un aéroport à Notre-Dame-des-Landes, en Loire-Atlantique, un projet controversé vieux de cinquante ans dont l’abandon a entraîné de violentes expulsions et laissé place à un casse-tête foncier pour redistribuer les terres de la Zone d’aménagement différé (Zad).
La société concessionnaire, Aéroport du Grand Ouest (AGO), détenue à 85% par Vinci, réclamait une indemnité de «plusieurs centaines de millions d’euros», avait indiqué Élisabeth Borne, alors ministre des Transports. Le groupe Vinci gère 12 aéroports en France, parmi lesquels ceux de Lyon-Saint Exupéry, Rennes Bretagne, Toulon-Hyères et Nantes-Atlantique, et 70 à travers le monde, selon son site officiel.