Rébellion des géants du web face à Apple. Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp), Microsoft, X et le champion des applications de rencontre Match Group ont accusé la firme de Cupertino de ne pas respecter une décision de justice en lien avec sa plateforme d’achat d’applications App Store, ce mercredi 20 mars. Dans une rare initiative collective, ils ont transmis un texte à un tribunal de Californie en charge d’assurer l’application de cette décision judiciaire.
À l’issue d’un procès entre l’éditeur de jeu vidéo Epic Games et Apple, une juge fédérale avait demandé au fabricant de l’iPhone d’autoriser les éditeurs d’application à proposer des moyens de paiement alternatifs à ceux de l’écosystème Apple. Dans le texte transmis mercredi, les quatre entreprises, qui rappellent posséder «certaines des applications les plus populaires de l’App Store», estiment qu’Apple ne s’est pas conformé à cette décision. La nouvelle politique d’Apple «ne respecte ni la lettre ni l’esprit de la décision de la cour», ont déclaré les quatre entreprises dans leur déclaration commune, à l’appui d’Epic.
L’éditeur de jeux vidéo a récemment saisi la justice en réaction aux nouvelles règles d’Apple, estimant qu’elles rendaient la proposition d’autres moyens de paiement inefficace. La marque à la pomme a en effet proposé une solution lui permettant de percevoir de 12 à 27 % sur les achats externes, ce qui ne représente qu’une faible réduction par rapport à ce qu’elle facture sur l’App Store, où elle prélève jusqu’à 30 % sur toutes les transactions financières.
Des règles «sont manifestement conçues pour rendre les alternatives aux achats faits à l’intérieur du système d’Apple impraticables pour les éditeurs, et inaccessibles et peu attrayantes pour les consommateurs…», accusent les entreprises.
Interrogé par l’AFP, Apple a assuré s’être «pleinement conformé à l’injonction» du juge, qui l’autorise à prendre les mesures nécessaires pour protéger les utilisateurs. Ces règles lui permettent par ailleurs de «se prémunir contre l’utilisation non rémunérée, entre autres, de la plateforme d’Apple, de ses services…, et de ses outils et technologies exclusifs protégés par la propriété intellectuelle», poursuit-elle, citant sa déclaration de conformité transmise à la justice.