C’est peut-être le chiffre le plus attendu de ce début d’année 2024. Mardi matin, l’Insee doit dévoiler l’ampleur du déficit public en 2023, la différence entre les entrées et les sorties des caisses de l’État. Un pourcentage, initialement prévu à 4,9% du PIB, et qui sera «significativement» plus élevé selon le gouvernement. L’écart devrait être important et pourrait grimper de 0,7 point à 5,6%, selon des estimations révélées par la presse la semaine dernière. Pour autant, atteindre ce niveau n’est pas encore certain, tout comme les autres données récupérées à Bercy, à savoir un déficit à 5,7% en 2024 (contre 4,4% actuellement prévu) et à 5,9% en 2025 (contre 3,7%). Si le ministre de l’Économie Bruno Le Maire commentera lui-même la publication de l’Insee mardi matin sur RTL, les estimations ont déjà provoqué une tempête politique sur la gestion budgétaire des années Macron.
Des critiques d’autant plus vives qu’Emmanuel Macron, qui ne manque pas une occasion de rappeler son engagement européen, ne respecte la règle des 3% du déficit public édictée par le traité de Maastricht. Ce dernier a beau ne pas avoir atteint son pic de 9% du PIB en 2020, année où la pandémie a balayé tous les dogmes, il repartirait à la hausse après deux années de baisse (-4,8% en 2021). Durant les premières années de sa présidence, Emmanuel Macron était pourtant parvenu à maîtriser les comptes de l’État, le déficit public étant même tombé à 2,3% du PIB en 2018.
Si l’on regarde un peu plus loin, les années 2010 sont, elles, marquées par des efforts répétés, quel que soit le gouvernement en place, pour arriver à ce seuil de 3% après la crise économique et financière des années 2008-2009 – période durant laquelle l’État a dû sortir la planche à billets. Si le déficit public est encore à -6,9% en 2010, il a continuellement baissé pour atteindre les fameux 3% en 2017, année partagée entre les présidences de François Hollande et d’Emmanuel Macron.