La ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture Agnès Pannier-Runacher a annoncé vendredi une dérogation aux betteraviers pour utiliser davantage un insecticide permettant de lutter contre les pucerons responsables de la maladie de la jaunisse, très dommageable pour la production de sucre. «Cette année, les betteraviers pourront désormais faire jusqu’à 5 passages de Movento» au lieu de «2 passages aujourd’hui», a indiqué Mme Pannier-Runacher, interrogée sur l’antenne de France Bleu Nord.

En raison d’un hiver doux, le risque de jaunisse de la betterave provoquée par les piqûres de pucerons est présenté comme très élevé. Les producteurs de betterave, principalement situés dans le Nord et le Pas-de-Calais, actuellement en pleine période de plantation, s’inquiétaient. Ils pourront donc désormais «faire d’abord trois passages, et si le puceron est toujours présent, deux supplémentaires,» a indiqué Agnès Pannier-Runacher à propos du Movento (spirotetramate).

L’usage du Movento pourra se faire en plus de l’épandage d’un autre insecticide, le Teppeki (flonicamide). La ministre s’est défendue de faire un compromis sur la santé publique, jugeant que les pesticides qui avaient un «impact avéré sur la santé publique» étaient déjà interdits. Depuis 2023, les néonicotinoïdes, des pesticides tueurs d’abeilles, utilisés également pour lutter contre la jaunisse de la betterave, sont interdits en France. Une interdiction décidée au niveau européen, qui avait suscité la colère des agriculteurs, faute de suffisamment d’alternatives.