Sur l’implantation de projets d’énergies renouvelables, les efforts de l’État semblent payer. Le taux de refus des projets en France a commencé à reculer, s’est félicitée mercredi la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, évoquant moins de 20% de refus au stade de l’autorisation préfectorale. Depuis un an, la ministre a entrepris de mobiliser les préfets pour activer la mise en œuvre de projets éoliens, solaires ou biogaz bloqués au niveau de l’État, au dernier stade de l’instruction.
Il y a eu «une mobilisation sans précédent des préfets et des services déconcentrés de l’État (…) Ça commence à porter ses fruits avec un dynamisme nouveau sur les autorisations», a-t-elle dit devant le Colloque national éolien organisé chaque année par France Renouvelables. Selon elle, «le taux de refus est passé de plus de 30% à moins de 20% en un an sur les projets qui font l’objet d’une instruction».
Les représentants du secteur, notamment France Renouvelables, considèrent les difficultés administratives comme une des sources de blocage de ces énergies. Dans l’éolien terrestre, les responsables de cette organisation disent régulièrement avoir aussi ressenti l’impact négatif sur les décisions préfectorales des déclarations du président Emmanuel Macron, faites début 2020 puis début 2022 contre une accélération dans cette énergie.
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À Belfort en février 2022, le président avait prôné un ralentissement, appelant à doubler sa capacité en 30 ans, plutôt qu’en 10 ans comme il était alors prévu. Mais sur fond d’impératifs climatiques et énergétiques, le gouvernement devrait finalement proposer de maintenir à 1,5 GW/an le rythme de développement minimal de l’éolien terrestre, dans le cadre de la future Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), la feuille de route énergétique de la France à 2035, attendue prochainement.
Pour y arriver, il propose «un nouveau pacte avec les élus locaux», chargés de déterminer des «zones d’accélération» des énergies renouvelables. «Pour que ce soit ceux qui connaissent le territoire qui décident de son aménagement», a souligné Agnès Pannier-Runacher mercredi, ajoutant que ce sont «eux qui sont capables de construire l’acceptabilité des projets auprès des habitants». «L’avenir de l’éolien en France va nécessiter plus d’équité territoriale», a-t-elle aussi prévenu. «Le développement ne peut pas dépendre de quelques territoires quand d’autres sont encore très loin de leur potentiel de développement. Pour être très concrète, “la Somme ça suffit!”», a-t-elle insisté, citant ce département aujourd’hui champion de l’éolien.