Comme il y a une dizaine d’années avec le PSG, Antoine Kombouaré se prépare à disputer dimanche le Trophée des champions, avec Nantes, avant de «croquer» dans la Ligue Europa tout en restant conscient qu’il devra avant tout assurer le maintien des Canaris.
«Ce Trophée des champions, c’est une chance, je le prends comme un cadeau que l’on s’est offert», a-t-il expliqué cette semaine à la presse.
Depuis dix ans, l’entraîneur kanak est resté loin des paillettes, souvent cantonné aux clubs de L2 ou de 2e moitié de tableau de L1, jusqu’à un passage éclair catastrophique à Toulouse fin 2020.
Il ne s’attendait probablement pas à retrouver si vite les affiches de prestige lorsqu’il a repris début 2021 des Nantais au fond du trou.
À lire aussiTrophée des champions : le FC Nantes avec ses recrues et Corchia face au PSG
Mais après un maintien arraché d’un cheveu en barrages et une saison libérée, couronnée par la victoire en Coupe de France — premier titre après 21 ans de disette pour les Canaris –, le revoilà à disputer un nouveau titre à Tel Aviv et à envisager des matches contre Manchester United ou l’AS Rome cet automne. «Il va falloir croquer dans tout ça», prévient-t-il avec appétit.
Ce menu copieux l’a d’ailleurs convaincu, malgré des tensions avec le président Waldemar Kita, de poursuivre l’aventure en Jaune et Vert, suspendant pour un temps l’éternelle valse des entraîneurs qui mine Nantes depuis vingt ans.
«Il a apporté une stabilité», se réjouit le défenseur central Nicolas Pallois. «Ca va faire un an et demi qu’il est là. C’est une bonne chose pour le club, pour l’effectif. Et il a mis en place sa rigueur: le travail. Le groupe en avait besoin (…) Il faut que ça dure le plus longtemps possible».
Kombouaré n’est pas resté pour faire de la figuration, grâce à un budget renforcé, passé de 65 à 75 millions d’euros, et un début de mercato intéressant avec les arrivées de l’expérimenté Moussa Sissoko ou du prometteur Mostafa Mohamed.
Alors que Randal Kolo Muani a laissé un grand vide en attaque, l’entraîneur sait qu’il risque de aussi perdre des cadres: son capitaine Alban Lafont, son précieux milieu offensif Ludovic Blas et sa fusée Moses Simon, qui aspirent à franchir un nouveau palier et bénéficient d’un bon de sortie en cas d’offre intéressante en août.
Mais il affiche une grande sérénité: «Mon objectif est de reconstruire une équipe solide, qui fait peur, capable de jouer et qui s’éclate devant, car je laisse beaucoup de liberté à mes attaquants».
À lire aussiAmical : Nantes s’incline face à Rennes avant de retrouver le PSG pour le Trophée des champions
Dimanche, Nantes va défendre crânement ses chances face aux stars parisiennes: la saison dernière, les Canaris ont bien su faire mordre la poussière au PSG à la Beaujoire en février (3-1) comme aux Niçois de Christophe Galtier au Stade de France en finale de Coupe (1-0).
«On est tous prêts, et on a tous envie de le gagner, ce trophée», a assuré Kombouaré. Il avait échoué en 2010, alors à la tête du PSG, face à Marseille (0-0, 5 tab à 4).
L’entraîneur a surtout les yeux tournés vers la suite: «C’est un vrai match de compétition sauf qu’il rentre dans le cadre de nos matches de préparation. J’ai bien pris en compte qu’il ne peut pas nous donner trois points… L’idée, c’est surtout de préparer la rentrée des classes (le 7 août) à Angers».
Il se méfie en effet de cette saison pimentée par la Ligue Europa, coupée en deux par le Mondial-2022 et sanctionnée au final par quatre descentes en Ligue 2.
«L’Europe, ça peut être un cadeau empoisonné aussi», prévient Kombouaré. Il a déjà disputé la Ligue Europa deux fois quand il entraînait le PSG.
En 2011/2012, ses hommes avaient fini 3es de leur groupe, peu avant son limogeage. Mais l’année précédente, ils étaient allés jusqu’en 8e de finale contre le Benfica.