Emilie Gomis devant les tribunaux ? L’ancienne basketteuse avait été contrainte de démissionner de son mandat de membre du Conseil d’administration et d’ambassadrice du label Terre de Jeux 2024 à Paris 2024 «dans un souci partagé d’apaisement et de responsabilité», comme l’avait indiqué le comité d’organisation des Jeux olympiques (Cojo) en début d’année. Et ce suite à un message qu’elle avait relayé sur les réseaux sociaux qui avait fait polémique. Deux jours après les attaques perpétrées par le Hamas en Israël le 7 octobre dernier, la médaillée d’argent aux JO 2012 avait publié brièvement un message dans lequel on voyait des cartes de France de 1947, 1967 et 2023, sur lesquelles le drapeau tricolore recouvrant le territoire français était progressivement remplacé par le drapeau israélien, avec cette question: «Que feriez-vous dans cette situation?». Message rapidement effacé.

Depuis, Emilie Gomis s’est excusée et a expliqué nier toute forme d’antisémitisme ou de discrimination. Elle n’a d’ailleurs été poursuivie ni par le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), ni la Licra, pas plus que SOS Racisme. Le bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA) l’a fait, comme le rapporte L’Equipe ce vendredi. L’ancienne internationale tricolore sera entendue la semaine prochaine en audition libre alors qu’une enquête pour «apologie du terrorisme en ligne» a été ouverte à son encontre. Enquête «confiée à la direction de la police judiciaire de Paris, par le pôle national de lutte contre la haine en ligne, le 14 décembre 2023», comme le confirme le parquet au quotidien sportif. Mes William Bourdon et Vincent Brengarth, avocats de Emilie Gomis, estiment que «cette convocation est proprement ahurissante et totalement fantaisiste». Ils dénoncent en outre «un véritablement acharnement» contre leur cliente.