Le chancelier Olaf Scholz a plaidé mardi pour l’égalité des primes entre les hommes et les femmes dans les sélections allemandes engagées dans les tournois de football, soutenant les revendications de l’équipe féminine d’Allemagne, récemment sacrée vice-championne d’Europe. «Ma position est connue. Je trouve qu’il s’agit de quelque chose de politique, pas comme les négociations salariales (…) Et il est pertinent de discuter de primes égales», a estimé le chef de l’exécutif lors d’une conférence de presse à l’occasion d’une visite dans un campus de la Fédération allemande de football (DFB) à Francfort, dans l’ouest de l’Allemagne.
«La question est la suivante: comment enthousiasmer plus de filles pour le football ? Et les primes jouent un rôle dans ce contexte», a-t-il insisté. Les joueuses de l’équipe féminine, vaincues fin juillet en finale de l’Euro-2022 par l’Angleterre (1-2), auraient reçu chacune une prime de 60.000 euros pour le titre de vice-championne d’Europe, tandis que les hommes auraient empoché chacun 400.000 euros l’an passé, selon des médias.
Un véritable engouement a accompagné le parcours de la sélection allemande, comme en témoigne le record d’audience pour un match féminin Outre-Rhin: 17,9 millions de téléspectateurs en moyenne avaient ainsi regardé la finale contre l’Angleterre, avec un pic à 21,8 millions à la fin des prolongations, soit 64% de part de marché pour la télévision publique ARD. Des chiffres bien supérieurs à ceux du Mondial-2019 féminin en France, terminé en quarts de finale pour l’Allemagne contre la Suède devant un peu moins de 8 millions de téléspectateurs. Olaf Scholz avait fait le déplacement au stade de Wembley pour encourager l’équipe allemande lors de la finale.
La sélectionneuse Martina Voss-Tecklenburg avait relancé le débat d’une égalité des primes dans les tournois. «Rien ne va à l’encontre de primes égales», a-t-elle encore récemment déclaré à la télévision publique ZDF, mais pas pour s’aligner sur le niveau qu’elle juge «sur-dimensionné» de celles versées aux hommes. «Chez les hommes un peu moins, et chez les femmes un peu plus», a-t-elle avancé.
Le président de la Fédération allemande de football Bernd Neuendorf s’est déclaré ouvert à la discussion, disant comprendre l’argument selon lequel «un travail et un succès égaux devraient et doivent avoir la même valeur». «Je suis prêt à en parler dans nos instances dirigeantes», a-t-il promis lors de la conférence de presse aux côtés du chancelier.